Intervention de Béligh Nabli

Réunion du 11 mai 2016 à 17h45
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Béligh Nabli, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques, IRIS :

Lutter contre les actes terroristes, y compris de manière préventive, et, naturellement, de manière répressive, va de soi. Il ne s'agit pas de discuter le fait que l'on consacre à cet objectif tous les moyens qui sont à la disposition de l'État. En revanche, il est très problématique de basculer dans une rhétorique guerrière s'agissant du fait terroriste, en particulier de Daech et du djihadisme. Car on aurait alors affaire à une guerre sans fin, puisque le principal facteur de mobilisation du djihadisme est d'ordre immatériel : il est idéologique. Si nous pouvons vaincre militairement l'État islamique, l'assécher financièrement, casser ses infrastructures et sa capacité à répondre à des besoins sociaux qui relèvent de ce que nous appelons les services publics, si nous pouvons remettre en cause les fondements du système qu'il tente d'instaurer, cette victoire – qui ne serait pas une victoire à la Pyrrhus – ne suffira pas à éradiquer le mal, pour parler en termes plus moraux. Ses racines, en effet, sont aussi idéologiques et l'État islamique incarne une offre politique dont il faut tenir compte.

Vous avez évoqué la possibilité de reconstituer un État-nation véritable en Syrie, mais aussi en Irak : c'est l'une des solutions que l'on pourrait envisager. D'autres suggèrent de créer un État proprement sunnite en Irak, ce qui signifierait la fin de l'Irak comme État-nation – à supposer que celui-ci ait véritablement existé un jour.

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