Intervention de Wassim Nasr

Réunion du 11 mai 2016 à 17h45
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Wassim Nasr, journaliste à France :

Comme je vous l'ai dit dans mon exposé liminaire, il faut s'efforcer d'appréhender le terrorisme actuel à travers une nouvelle grille de lecture. Le terrorisme qui a menacé l'Occident au cours du XXe siècle, qu'il soit le fait des factions palestiniennes, du Hezbollah ou des Brigades rouges, était toujours un terrorisme d'État ; la négociation était donc possible. Par ailleurs, les terroristes venaient d'au-delà des mers. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas : frapper en Irak et en Syrie ne change rien à la capacité de nuisance terroriste de groupes comme Al-Qaida ou l'État islamique. Lorsque l'on a commencé à annoncer que l'État islamique reculait, un avion de ligne russe a été descendu au-dessus du Sinaï, à l'aide – peut-être ne le savez-vous pas – d'une canette de boisson piégée. On a annoncé une nouvelle fois son recul, et on a eu le 13-novembre. Plus tard, on a encore évoqué son recul, et on a eu des attaques à Bruxelles et en Tunisie. À chaque fois, les acteurs des attentats étaient des nationaux. Les équipes qui ont frappé en France et en Belgique étaient composées en partie de personnes qui revenaient de Syrie mais aussi de personnes qui n'y étaient jamais allées. Les armes ne leur ont pas été fournies par un acteur obscur ; elles ont été achetées sur le marché noir. Le TATP, un explosif très volatil, était « fait maison ».

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