Intervention de Brigitte Allain

Réunion du 18 mai 2016 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Merci Madame la présidente et merci au groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) de nous présenter cette proposition de loi qui nous permet, à nouveau, de nous exprimer sur les politiques agricoles, tant au sujet de la politique d'orientation en France que des politiques européennes. Inutile de vous le préciser, mais je rappelle, que 80 % de l'alimentation est produite par des paysans pour une alimentation locale mais que les prix sont fixés au niveau mondial. En fait, cette spéculation sur l'alimentation a été voulue. Elle entraîne à la fois la faillite des paysans et les famines, vous le rappelez dans l'exposé des motifs. Je veux rappeler que nous avons inscrit la souveraineté alimentaire dans la loi. Ces pratiques sont contraires à la souveraineté alimentaire qui, à l'opposé, devrait nous conduire à sortir l'agriculture des accords de libre-échange, qu'ils soient multilatéraux ou bilatéraux. On devrait revenir à une préférence communautaire dans la régulation des productions pour notre alimentation. De façon à bien rappeler que ce n'est pas un problème franco-français, je veux vous dire que j'ai passé quelques jours au Portugal en vacances et j'y ai lu la presse. Dans les journaux, les mêmes raisons à la chute des prix du lait sont expliquées aux producteurs et aux paysans. La chute des prix du lait est aussi une préoccupation au Portugal. On a organisé une concurrence intra-européenne contre laquelle il serait urgent de combattre.

Dans les propositions que vous faites vous dites qu'il serait important de porter un nouveau cadre d'intervention concernant la fixation des prix. Je réponds oui, mais au niveau européen. Personne n'imagine aujourd'hui que notre pays puisse se fixer seul des règles de prix de revient sans accord européen.

Lorsque vous parlez du coefficient multiplicateur, on ne peut être que d'accord sur l'esprit mais vous évoquez très peu le rôle des transformateurs par rapport à la transparence nécessaire. Sans accord sur le prix de revient par rapport à la base du prix d'achat, je pose aussi la question des produits invendus par rapport à cette interdiction de la vente à perte. Aussi, cette interdiction doit être limitée à des productions stratégiques et pour lesquelles, au niveau européen, elles seraient assorties d'une politique de stockage, de maîtrise de la production et de retrait exceptionnel.

Voilà ce qu'il serait indispensable de mettre en place. Évoquant des choses qui ont été dites hier soir, je me dis que l'on pourrait peut-être proposer une expérimentation sur le lait qui serait d'abord nationale puis élargie au niveau européen en retravaillant au niveau des régions sur la maîtrise des productions par rapport à la consommation. Effectivement, sur l'esprit, je dirais qu'il y a un accord sur ce texte mais, par rapport à l'Europe, je dirais qu'il y a un doute.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion