Intervention de Jean-Marc Falcone

Réunion du 26 avril 2016 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale :

Il est vrai que l'activité des forces de l'ordre a fortement augmenté depuis janvier 2015, et plus encore depuis l'instauration de l'état d'urgence en novembre. Hormis les repos cycliques qui permettent aux fonctionnaires de police de régénérer leur organisme, les autres possibilités de repos et de congé ont été considérablement réduites. Pourtant, la forte pression à laquelle les policiers ont été soumis ne s'est pas traduite par une hausse du nombre d'arrêts-maladie. En effet, les fonctionnaires de police, disciplinés par nature, répondent remarquablement en cas de risque ou de situation de forte intensité. Après les attentats de janvier et de novembre, nombreux ont été les volontaires qui se sont spontanément présentés dans leur service pour assurer des missions de surveillance ou d'enquête. Autrement dit, les policiers ont conservé la foi en leur métier, même s'ils sont incontestablement fatigués.

Le Gouvernement leur a envoyé un signal positif en adoptant plusieurs plans successifs – le plan antiterroriste, le plan de lutte contre l'immigration clandestine puis le pacte de sécurité – qui portent déjà leurs fruits : les recrutements, par exemple, ont repris en grand nombre. Quant aux équipements, le « plan BAC » annoncé par le ministre de l'Intérieur en octobre, suite à la grave blessure subie par un fonctionnaire de la BAC de Saint-Ouen, produit ses premiers effets : la livraison aux brigades anti-criminalité de nouveaux véhicules et de fusils d'assaut HK G36 utilisant des cartouches de 5,56 millimètres est en cours et s'achèvera fin juin. En effet, pour riposter face à des attaques menées non plus avec des munitions de 9 ou de 7,65 millimètres, mais avec des kalachnikovs, les policiers doivent disposer d'armes au moins équivalentes et être formés à leur maniement.

En matière de formation, précisément, les écoles de police accueilleront 4 800 nouveaux élèves en 2016, tandis que 4 500 en sortiront ; en 2017, les entrées et sorties atteindront respectivement 4 400 et 5 000, ce léger écart s'expliquant par les dates d'organisation des concours. Autrement dit, les policiers constatent qu'aux missions difficiles qui leur sont confiées répondent rapidement des moyens humains et matériels.

La police nationale et la gendarmerie nationale s'efforcent autant que possible, en bonne intelligence et sous l'impulsion du ministre, de mutualiser leurs dispositifs. Nous y travaillons dans les domaines suivants : la police technique et scientifique, l'achat de matériels, la coopération policière internationale et le service des technologies et des systèmes d'information de la sécurité intérieure, ou ST(SI)2. Les services compétents sont placés sous la double autorité du directeur général de la police et de celui de la gendarmerie. Sur le plan opérationnel, le schéma national d'intervention a fait tomber toutes les barrières de compétence territoriale concernant les interventions à effectuer en cas de tuerie de masse. Le RAID ou le GIGN pourront indifféremment intervenir où que ce soit, y compris hors de leur zone de compétence, selon que l'un ou l'autre est le mieux placé pour ce faire.

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