Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 18 mai 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Je vous remercie, Messieurs, de nous apporter votre éclairage sur la question du commerce de centre-ville, qui est malmené depuis des décennies.

Pour nous, le commerce de centre-ville est un élément essentiel de la qualité de vie. Il participe à un environnement de qualité et il fait partie des éléments incontournables de la transition écologique de notre économie.

Le commerce est aussi un moyen de maintenir, voire de développer les emplois dans les centres-villes. Son déclin au profit des zones commerciales et des grandes surfaces a un impact tout à fait négatif sur la vie sociale dans nos villes, tout particulièrement pour les centres-bourgs, dans les territoires ruraux, mais pas seulement : dans la ville de Grenoble, par exemple, on connaît aussi ce genre de problème.

La plupart des centres-bourgs, des petites villes de 5 000 à 10 000 habitants, subissent une crise très grave, alors qu'on favorise par l'urbanisme les zones commerciales périphériques. Malgré tout, une certaine attractivité demeure, grâce aux marchés de centres-bourgs, par exemple, qui drainent beaucoup de consommateurs.

J'en viens aux graves inconvénients du développement des zones commerciales et des grandes surfaces en périphérie.

L'éloignement du commerce et de l'artisanat conduit à la multiplication des déplacements coûteux et polluants et des achats inutiles, sans parler de la perte de temps et des personnes pénalisées par le manque de moyens de transport. À cela, s'ajoutent la consommation importante de terres agricoles, souvent parmi les plus fertiles de la région, et le coût des infrastructures pour les collectivités locales, qu'il ne faut pas sous-estimer. Trop souvent, on fait rêver les gens en leur faisant croire que le bonheur est dans une consommation débridée, qui consiste à acheter toujours plus pour moins cher, quelle que soit la qualité. Je ne parle même pas de la qualité de l'urbanisme, qui est souvent d'une monotonie et d'une tristesse atterrantes.

Nous avons pris conscience de certains de ces problèmes et nous avons tenté d'y remédier par la loi du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) et par la loi Pinel du 18 juin 2014. Je n'oublie pas non plus le FISAC et les projets de revitalisation des centres-bourgs.

C'est avec de l'argent public qu'on répare les dégâts provoqués par le développement des zones commerciales privées. Aussi est-il grand temps de se poser les bonnes questions et d'agir sur d'autres leviers, comme l'urbanisme. Nous aimerions que vous nous en parliez davantage.

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