Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 15h00
Questions sur la politique agricole du gouvernement

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Vous avez évoqué la situation dramatique qui existe dans nos campagnes, liée à la crise, mais parfois aussi à des situations antérieures à celle-ci. Le secteur agricole se caractérise hélas par un taux de suicide supérieur à la moyenne, et cela depuis trop longtemps.

Vous l’avez dit, et je partage votre avis, les facteurs sont multiples. Ils sont économiques, mais ils peuvent aussi tenir à la charge de travail, à l’isolement ou à des problèmes familiaux. Tous ces facteurs se combinent hélas parfois pour conduire au pire.

J’avais poursuivi ce qui avait été engagé par la Mutualité sociale agricole – la MSA – et, sous la majorité précédente, par Bruno Le Maire, notamment le « numéro vert ».

Monsieur le député, je tiendrai une réunion, dans trois semaines, avec Solidarité Paysans et l’ensemble de ceux qui travaillent sur le sujet des agriculteurs en difficulté afin que soient prises en compte ces situations particulières et que soient adoptées des mesures d’accompagnement spécifiques. Aujourd’hui, je m’efforce d’évaluer, avec les préfets de région et de département, la situation des agriculteurs que vous évoquiez, c’est-à-dire ceux qui rencontrent des difficultés telles qu’elles pourraient remettre en cause leur capacité à redémarrer. On ne peut pas laisser ces agriculteurs sans solution, sans accompagnement, sans aide, sans soutien.

Avant de prendre ces mesures, je consulterai les associations – vous avez souligné le rôle et la place de Solidarité Paysans – afin de calibrer au mieux des mesures spécifiques, d’accompagnement, de formation, afin de redonner tout de suite une perspective de reclassement à ces agriculteurs. Comme Thierry Benoit le sait, j’ai demandé que l’on me remette une évaluation – dont je n’ai pas encore la version définitive – du nombre d’exploitations directement touchées en région Bretagne, qui connaît de nombreux problèmes de ce type. Lorsque je disposerai de cette étude, je pourrai revenir vous parler de ce sujet qui me préoccupe tout autant que vous et vous indiquer le montant exact de l’enveloppe ainsi que la manière dont on va traiter ce problème. Je pense en particulier à la formation, notamment à des formations immédiates qui pourront aider les agriculteurs à repartir. Il ne faut jamais qu’ils aient à l’esprit l’idée que tout serait terminé, que tout serait perdu. C’est, je le répète, un sujet très important.

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