Intervention de Jeanine Dubié

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Pérennité de la production aop de moutons et reconstruction de l'abattoir de viella

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Monsieur le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, je souhaite appeler votre attention sur la production de mouton labellisée AOP Barèges-Gavarnie – seule AOP en mouton français, je le rappelle –, dont la pérennité est aujourd’hui suspendue à la reconstruction de l’abattoir dans la zone de production.

Lors de votre visite dans les Hautes-Pyrénées, après les inondations de juin 2013, vous aviez pu constater l’importance des dégâts subis par nos agriculteurs et, devant leur désarroi, vous vous étiez engagé à participer à la reconstruction de l’abattoir de Viella. En pratique, les services de l’État semblent néanmoins réticents à répondre à cet engagement par une participation financière à la reconstruction de cette unité d’abattage, d’une capacité de 150 tonnes, et de sa salle de découpe, dans la zone de production de l’AOP.

Vous le savez, renoncer à reconstruire cet abattoir, c’est mettre en péril l’ensemble de la filière AOP Barèges-Gavarnie et le soutien aux prix de l’ensemble de la filière ovine. En effet, conformément à la réglementation européenne en vigueur, le cahier des charges de l’AOP précise, dans son chapitre III : « Pour avoir droit à l’appellation d’origine contrôlée, la viande doit provenir des animaux nés, élevés et abattus dans l’aire géographique » de production. L’abandon de la reconstruction de l’abattoir dans cette zone entraînerait de facto la disparition de l’AOP, la dérogation pour abattre hors de la zone expirant en juin 2018.

Les communes rurales subissant actuellement des contraintes budgétaires fortes, il ne sera évidemment pas possible, sans un accompagnement financier de l’État, de reconstruire cette structure, dont le coût, comprenant l’acquisition d’un nouveau terrain, la construction et les aménagements, s’élèverait à environ 1,8 million d’euros.

Compte tenu de votre attachement à la reconnaissance des signes de qualité et à la protection de notre patrimoine et de notre savoir-faire agricoles, pouvez-vous nous indiquer, monsieur le ministre, dans quelle mesure la reconstruction de l’abattoir pourra bénéficier d’un accompagnement financier de l’État, dans le cadre du plan abattoirs ? Je souligne que la stratégie interrégionale des abattoirs Sud-Ouest précise bien que les activités agropastorales et le soutien aux filières de qualité doivent être pris en compte.

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