Intervention de Sylvie Pupulin

Réunion du 19 mai 2016 à 9h15
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Sylvie Pupulin, secrétaire générale du syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire, SNISPV :

Tout à fait. Je peux même vous faire part d'une anecdote : Lors d'un abattage, j'ai constaté qu'un sacrificateur ne disposait pas d'un couteau suffisamment affûté et qu'il ne savait pas l'aiguiser. Et il refusait que le personnel le fasse pour lui… J'ai fait interrompre l'abattage, et j'ai fait intervenir le directeur de l'abattoir pour qu'il règle le problème.

Dans le quotidien de l'abattoir, l'inspection est conduite par une équipe au sein de laquelle chacun à son rôle et son importance, vétérinaires et techniciens. Notre premier interlocuteur est le directeur de l'abattoir auquel nous signalons tous les jours les problèmes constatés. Une relation bilatérale s'établit avec l'abatteur ; elle peut être conflictuelle – cela arrive – ou beaucoup plus constructive, ce qui permet de faire avancer les choses. En service d'inspection d'abattoir, l'appui de notre hiérarchie est primordial : l'équipe va jusqu'à notre directeur, et, au besoin, jusqu'au préfet.

Il faut gérer la mission d'inspection quotidienne. C'est toute la complexité de nos métiers. Les choses ne sont pas simples pour l'abatteur qui est contrôlé de façon permanente – même si cela peut parfois lui servir de caution. Quant au service d'inspection, il doit en permanence assurer sa fonction dans une posture spécifique. De nombreuses actions ne sont pas formalisées. Ainsi, lorsque je suis intervenue pour interrompre cet abattage rituel, il n'y a eu aucun écrit : grâce à un échange informel avec le directeur, l'animal n'a pas été abattu dans de mauvaises conditions. Nous sommes dans un rapport particulier. Les mesures que nous prenons et la formalisation vont crescendo en fonction de l'importance des problèmes rencontrés. Nous sommes toujours prêts à réagir. Mais ce n'est pas évident à expliquer…

Nous sommes présents en permanence lors de l'abattage. Nous procédons à l'inspection ante mortem. Il arrive que nous n'assistions pas à l'amenée de tous les animaux car les horaires ne le permettent pas – il m'est arrivé de travailler plus de vingt-quatre heures d'affilée pour faire du contrôle de camions. En tout état de cause, nous organisons notre travail, pour pouvoir assurer les tâches systématiques d'inspection ante et post mortem, et pour assurer nos autres missions, avec le temps et avec les moyens qui nous restent ; mais nous faisons en sorte d'organiser les choses pour que tout se passe au mieux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion