Intervention de Daniel Delzescaux

Réunion du 25 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Daniel Delzescaux, directeur de l'interprofession nationale porcine, INAPORC :

Six abattoirs utilisent l'anesthésie au CO2 en France. Je tiens à faire un commentaire sur ce procédé. Dans les années quatre-vingt-dix, on discutait déjà du bien-être animal dans les abattoirs ; à l'époque le recours au CO2 était présenté dans les débats, y compris communautaires, comme la voie d'avenir, jugée moins traumatisante pour l'animal que l'électronarcose. S'est posée la question dans ces années-là de l'opportunité de préférer cette technique au vu des études qui avaient été menées, suscitant de longs débats parmi les professionnels. Ce procédé, même lorsqu'il est bien mené, comporte malgré tout un instant de suffocation – je suppose que les experts scientifiques vous l'ont expliqué ; il exige d'être bien conduit. Aujourd'hui, seulement 6 abattoirs sur 157 ont fait le choix du CO2. En dépit des recommandations de l'époque, la plupart des professionnels n'ont pas souhaité franchir le pas pour différentes raisons – le coût de l'investissement mais aussi l'instant de suffocation pour les animaux, qui, si le procédé est mal mené, peut altérer le bien-être de l'animal.

Ces six abattoirs représentent de 15 à 18 % de la production nationale. Ce n'est pas négligeable. Mais sur les six, trois sont plus importants, les autres, dont celui qui a fait l'objet des images vues dans les médias, sont plus petits.

Le procédé a-t-il été mal conduit dans l'abattoir mis en cause ? Nous nous sommes posé cette question dès que nous avons vu les images. Cela nous a amenés à réfléchir avec les pouvoirs publics et les instituts de recherche. Nous avons demandé une étude à l'Institut du porc (IFIP) afin de vérifier que, dans les six abattoirs en question, les paramètres étaient bien respectés et d'étalonner un certain nombre de données scientifiques sur l'utilisation de ce procédé pour juger s'il est opportun ou non de le conserver. Je ne peux pas vous dire que nous avons un avis arrêté dans l'état actuel des choses. Ces images ont suscité beaucoup de questions et d'investigations dont je ne connais pas encore les résultats.

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