Intervention de Sylviane Alaux

Réunion du 26 mai 2016 à 9h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylviane Alaux :

Je tiens à vous remercier, messieurs, d'être venus jusqu'à nous. J'ose dire que je savoure vos réponses et vos échanges.

Je veux revenir sur un sujet que je n'ai pas très bien compris concernant l'abattage rituel. Ceux qui le pratiquent sont-ils des salariés de l'abattoir ou bien des sacrificateurs qui viennent de l'extérieur ? Si tel est le cas, avez-vous le sentiment qu'ils maîtrisent suffisamment les gestes, ou tombe-t-on plutôt dans un certain amateurisme ?

Je suis intimement convaincue qu'il faut aller plus avant dans un triptyque et prendre en considération, à égalité, le bien-être animal, la protection du consommateur et la sécurité des salariés. La sécurité des salariés passe par l'aménagement des postes et la formation. Actuellement, celle-ci est assurée en interne ; il n'y a pas véritablement de socle commun. Il appartient au législateur d'exiger un véritable parcours de formation dispensé par des professionnels de l'enseignement. Une formation très orchestrée, très organisée est indispensable.

Il n'y a pas si longtemps, l'animal était encore considéré comme un produit. Fort heureusement, nous sommes quelques-uns – mais pas assez, je le déplore – à répéter que la donne n'est plus la même. L'animal n'est pas un produit : c'est un être doué de sensibilité. Je partage vos propos en ce qui concerne les cadences et les pressions économiques, tout en sachant que cela a une incidence sur les coûts. C'est bien la raison pour laquelle nous faisons un peu le forcing.

Moi qui ne suis pas végétarienne, je serai tentée de remercier l'association L214 de nous avoir montré ce qui arrive dans les abattoirs, ce que j'appelle les « pétages de plomb ». Beaucoup de ceux qui consomment de la viande ne veulent pas savoir comment sont abattus les animaux. Il va pourtant bien falloir que chacun en prenne conscience. Il est clair que l'abattoir ne peut plus demeurer une boîte noire. Il faut de la transparence et tout faire pour que ces « pétages de plomb » n'existent pas. Le salarié d'un abattoir est avant tout un être humain.

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