Intervention de Benoît Hamon

Réunion du 25 mai 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoît Hamon :

Ma question à Monsieur le directeur sera précédée d'un commentaire, qui fait suite aux commentaires d'un certain nombre de mes collègues. Je trouve assez intéressant qu'on veuille que les ONG soient parées de toutes les vertus quand elles s'intéressent à l'indépendance de la justice, à l'équilibre des pouvoirs, au respect des droits de l'homme dans les grands États. Elles ne sont sans doute pas parfaites. Parfois, elles peuvent être instrumentalisées par de grands intérêts privés. En l'occurrence, elles ont préfiguré toute la génération actuelle de lanceurs d‘alerte, qui ne sont pas parfaits non plus - les trajectoires des uns et des autres peuvent être discutables - mais qui permettent de révéler un certain nombre de réalités avec lesquelles les grands pouvoirs ont désormais du mal à composer, et c'est un progrès. Je trouve qu'il serait bien pour un certain nombre de mes collègues parlementaires d'avoir la même émotion et la même énergie quand des grands intérêts étrangers poussent à modifier le code du travail, pourtant démocratiquement et légitimement construit, et à modifier l'équilibre de la protection sociale. Il serait bien d'avoir ici un peu d'équilibre. Les indignations de la part de quelques-uns d'entre vous sont vraiment très, très sélectives. Je m'en amuse mais il y a quand même des limites.

J'en viens à ma question pour Monsieur le directeur. Elle concerne les zones tampons, ou buffer zones, qu'on observe dans tous les pays qui accueillent un nombre important de réfugiés. Est-on favorable, dans la doctrine de votre organisation, à la mise en oeuvre de ces zones tampon, qui peuvent préfigurer ce qui serait demain une réponse de la communauté internationale aux futures crises migratoires ? Privilégie-t-on à l'inverse l'organisation et l'intégration des réfugiés dans les territoires dans lesquels ils arrivent à travers des formes plus diffuses et plus dispersées, plutôt que dans ces grandes zones tampon évoquées à la frontière de la Turquie, dont on pourrait parler à la frontière du Liban, et qui font l'objet aussi de controverses entre différents acteurs de la communauté internationale et notamment des ONG ?

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