Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 29 janvier 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur :

La BPI sera un guichet unique, monsieur Marc. Certaines régions s'organisent même – et je les y encourage – pour présenter une offre complète en front office. La BPI sera un lieu d'accueil qui sera doté de développeurs à l'international. Il faut mettre fin à la concurrence entre les produits de financement export de la COFACE et d'OSEO, et rationaliser le dispositif : il suffit d'avoir un produit pour les PME qui exportent pour la première fois et un produit pour les fonds de roulement. Je rappelle à cet égard que 500 millions d'euros ont été débloqués pour soutenir la trésorerie des PME et des TPE via OSEO. Il faut que les entreprises aient des fonds propres : ce sera le travail du Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui sera intégré à la BPI, et de CDC Entreprises. Bref, il y aura bien un guichet unique, qui va être régionalisé, au travers de la BPI.

Les services régaliens des ambassades dépendent de la direction générale du Trésor, et non de l'ambassadeur. La dévolution qui a été mise en oeuvre en 2008 est la suivante : à Ubifrance la responsabilité des PME et des PMI, et l'accompagnement des entreprises, aux services régaliens celle des grands contrats et des démarches d'aide à l'implantation, qui englobent la lutte contre les obstacles administratifs. Les visas constituent à cet égard un vrai souci : nos consulats n'en délivrent pas assez pour que les hommes d'affaires étrangers se rendent en France, et, de l'autre côté, nous n'en obtenons pas assez pour renforcer la présence française à l'étranger. C'est aussi le travail des services régaliens et de l'ambassadeur de lutter contre ces barrières non tarifaires. Un pays qui réduit ses droits de douane peut se protéger d'une autre manière en relevant le taux de sa TVA de 50 % sur certains produits importés. C'est ce qu'a fait la Corée pour la maroquinerie.

Vous aurez des évaluations chiffrées des dispositifs que nous allons mettre en oeuvre en faveur de l'exportation, puisque les chiffres du commerce extérieur sont publiés tous les mois. Ils constituent un bon indicateur de nos performances économiques. C'est bien volontiers que je reviendrai l'an prochain vous les présenter.

Le secteur des vins et spiritueux marche très bien dans certains pays, madame Fabre. C'est même l'arbre qui cache la forêt, puisque nous perdons des parts de marché dans le secteur agroalimentaire, faute de structuration de nos filières. Vous avez bien sûr parlé de votre région. Nous détenons parfois une telle part de marché que la filière viticole peut devenir un otage. C'est particulièrement vrai dans certains grands pays d'Asie. Lorsqu'on est mécontent, il faut le dire – de manière appropriée, c'est-à-dire à travers un dialogue franc et direct avec les autorités, et non par des déclamations qui ne servent à rien. La balance commerciale est trop déséquilibrée avec ces pays. Ils doivent comprendre qu'en tant que puissances en devenir, ils ont une responsabilité vis-à-vis du reste du monde. Lorsque je retournerai dans ce grand pays, j'organiserai, comme j'aime à le faire, un forum économique où les entreprises pourront se parler directement. C'est très efficace.

Quant aux pays européens, ils ne sont pas toujours les derniers à faire du protectionnisme sans le dire…

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