Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 29 janvier 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur :

Je n'avais pas répondu à M. Martin sur les initiatives du type du centre culturel du vin de Pékin. Il faut bien sûr les généraliser partout où cela est possible.

La fermeture de la centrale de Fessenheim est un engagement du Président de la République sur lequel nous ne reviendrons pas, monsieur Straumann. Tous les pays revoient d'ailleurs leur mix énergétique. L'Arabie saoudite elle-même réfléchit à l'après-pétrole. Je reconnais que lorsque je me déplace à l'étranger pour promouvoir notre offre nucléaire, il me faut expliquer la démarche de notre pays avant d'entrer plus avant dans la discussion. Mais mes interlocuteurs le comprennent, car ils ont eux-mêmes des interrogations. De même, nous devons expliquer pourquoi certains chantiers prennent du retard, quand les EPR chinois seront terminés dans les délais. Mais je le répète, aucun pays n'est épargné par ce questionnement. Les industriels allemands eux-mêmes s'interrogent sur le choix de l'abandon du nucléaire et ses conséquences sur la compétitivité de leur pays. Le débat sur la transition énergétique permettra aux différents acteurs de s'exprimer sans tabou, à charge pour les pouvoirs publics d'en tirer une synthèse opérationnelle, puisqu'il doit déboucher sur un projet de loi.

J'en viens à votre question, monsieur Pellois. Les Allemands ont amélioré leur compétitivité en amont dans le secteur de l'élevage, grâce à la présence de grandes exploitations et à une rationalisation de la production. Les gains de productivité réalisés en amont ont été reportés sur l'aval. En outre, ils ont su exploiter l'ouverture de l'Europe à l'Est. Le principal sujet ne me semble pas être celui des salaires, même si M. Langlois, président du Groupement interprofessionnel des viandes rouges en France (INTERBEV), m'alerte régulièrement sur ce point. Le problème est que les travailleurs venus des pays de l'Est sont détachés dans le cadre de prestations de services. L'instauration d'un SMIC européen ne réglerait donc rien. La Commission est saisie de cette affaire. Il faudrait qu'elle y regarde de plus près, car il y a là un détournement de la réglementation européenne. Jamais la France ne tolérerait que des salariés puissent ainsi être rémunérés quatre euros de l'heure ! Ce n'est donc pas sur ce terrain que nous devons nous battre – du reste, nous n'y arriverions pas. Mieux vaut fédérer nos énergies autour de produits de qualité, identifier les bons secteurs et les bons segments de la valeur ajoutée. Je m'y emploie avec les filières concernées.

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