Intervention de Jean-Marie le Guen

Séance en hémicycle du 14 juin 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Nuisances dues à la base aérienne de salon-de-provence

Jean-Marie le Guen, secrétaire d’état chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le député, vous avez interrogé le ministre de la défense sur l’impact des activités aériennes, civiles et militaires, dans le secteur du Sud-Luberon. Ne pouvant être présent ce matin, il m’a chargé de vous apporter les éléments de réponse qui suivent.

Tout d’abord, il convient de rappeler un fait topographique. La topographie de ce territoire très montagneux conduit à des concentrations de passage d’aéronefs de tous types, militaires mais aussi civils : avions de loisir des nombreux aéro-clubs et essais d’Airbus Helicopters. Si l’amalgame est rapidement fait avec l’activité aéronautique de la base aérienne 701, ce rapprochement nous semble hâtif et ne correspond pas exactement à la réalité.

Pour ce qui concerne strictement les activités militaires, le ministre de la défense tient à préciser que l’École de l’air basée à Salon-de-Provence utilise deux zones aériennes pour la formation des pilotes de l’armée de l’air : une zone de haute altitude, accessible par des avions équipés de réacteurs ou de turbopropulseurs, et une zone de basse altitude, active depuis 1979 et située au-dessus de la Durance.

Cette formation concerne une centaine d’élèves-pilotes par an dont chacun doit effectuer quatorze missions sur des zones de travail situées à environ cinquante kilomètres du terrain de Salon. Il s’agit pour chaque élève, après une courte navigation vers la zone de travail, de se familiariser avec les procédures de base de manoeuvrabilité, de secours et d’urgence sur l’avion considéré. Un éloignement trop important des zones de travail augmenterait sensiblement le nombre d’heures de vol nécessaire à la formation des pilotes.

Depuis fin 2014, en moyenne, les appareils de Salon ont utilisé les axes du Luberon à quarante-deux reprises par mois. Cela représente vingt-et-une heures d’activité moyenne par mois. L’activité maximale a été mesurée en mars 2015 où les axes du Luberon ont été utilisés pendant 41 heures. On est loin des dix heures par jour tous les jours, évoquées dans un guide touristique que vous avez cité, monsieur le député. En août 2015, l’activité mensuelle mesurée – après le 15 août –, a été de 3 heures.

Dans le souci constant de la meilleure insertion possible de la base aérienne de Salon-de-Provence sur son territoire, son commandant, en relation directe avec les élus, les maires et la direction du parc naturel régional du Luberon, a proposé une adaptation de la configuration des axes, en recherchant les zones peu urbanisées ou en limitant au maximum dans le temps l’exposition des populations au bruit.

La base aérienne de Salon-de-Provence a ainsi mis en place un certain nombre de mesures pour limiter ces gênes sonores. Le nombre d’axes de formation des pilotes militaires a été ramené de seize à dix ; il s’agit de garder le nombre d’axes strictement suffisant pour une répartition homogène de l’activité, et permettant que certaines de ces zones ne soient pas utilisées quotidiennement.

Le nombre d’utilisations a été ramené de dix à trois vols de quarante-cinq minutes maximum par semaine pendant l’année. Ces zones, en outre, ne sont plus du tout utilisées par les militaires du 14 juillet au 15 août et pendant les week-ends prolongés du printemps.

L’ensemble de ces aménagements a obtenu l’aval des élus et des acteurs locaux. Ils constituent une solution de compromis entre les légitimes demandes locales et le besoin de formation de l’armée de l’air dans le contexte d’engagement inédit que connaissent nos armées, tant sur le théâtre national qu’en opérations extérieures.

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