Intervention de Jean-Pierre Barbier

Réunion du 8 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Barbier :

Après la loi « travail », après la Garantie Jeunes, vous nous proposez maintenant de repenser les minima sociaux pour créer une couverture socle commune, monsieur le rapporteur. J'aurais préféré plus de cohérence : rester sur l'idée que le travail est le souhait de tous et attendre les effets de cette loi travail.

La solidarité est essentielle, tout le monde le reconnaît. Tout le monde reconnaît également la difficulté à se retrouver dans le maquis des minima sociaux, un système devenu extrêmement complexe. Le troisième scénario est le plus intéressant, les deux autres ne proposant qu'une refonte du système. Le revenu universel n'est pas une idée neuve : Christine Boutin en avait déjà parlé ; Frédéric Lefebvre le défend. C'est donc un sujet transpartisan.

Votre rapport propose des dépenses supplémentaires, avec une orientation vers le « RSA jeunes » notamment. Je voudrais donc vous interroger sur les conséquences organisationnelles de telles mesures. Car partout où le revenu universel a été mis en oeuvre, cela s'est accompagné de la volonté de supprimer purement et simplement toutes les structures qui accordent les minima sociaux. Si tout le monde a droit à la couverture socle, on n'aura plus besoin ni du contrôle ni de l'instruction ; c'est aussi le but. Quelles seront les économies ? L'innovation est là. Quels opérateurs seront supprimés : les CAF ou les services départementaux ?

Les présidents de conseil départemental s'efforcent d'innover, et moi le premier. Mais essayez de parler de réciprocité, dans le respect de l'individu, sur la base du volontariat, et vous verrez les réactions… Il faut inventer de nouvelles politiques d'insertion qui passent, non pas forcément par l'augmentation des budgets, mais par la réorientation des budgets. Des chantiers éducatifs sont possibles autour d'une idée essentielle : le travail.

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