Intervention de Général Grégoire de Saint-Quentin

Réunion du 1er juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Grégoire de Saint-Quentin, commandant du commandement des opérations spéciales :

Sur la sécurité des communications, nous disposons de liaisons chiffrées et redondantes. Dès lors je ne nourris pas d'inquiétude particulière à ce sujet.

Sur les JVN, on commence effectivement à retrouver, sur certains théâtres, des adversaires qui en sont équipés. Tel est le cas notamment au Levant, avec des combattants de Daech qui utilisent ce type de matériel. Il s'agit souvent de matériel de basse qualité et tous les combattants n'en sont pas dotés. Je souhaiterais ajouter qu'en matière technologique, et en particulier pour ce qui concerne les JVN, nous avons de très belles sociétés en France. Il est essentiel de pouvoir disposer d'un tube d'intensification de lumière qui soit de la qualité attendue. Vous imaginez bien qu'il est extrêmement important d'être doté d'équipements de la meilleure qualité pour, par exemple, effectuer un vol de C-130 à très basse altitude – parfois au ras du sol – de nuit, pour insérer des commandos. Nous disposons de cette qualité industrielle en France et, avec le plan JVN que j'ai évoqué tout à l'heure, j'ai bon espoir que nous commandos bénéficient bientôt du matériel de la meilleure qualité.

Plus généralement, je dis souvent qu'il ne faut pas concevoir la capacité « forces spéciales » – qui est dorénavant bien inscrite dans le paysage des outils de notre défense – en fonction de l'adversaire que nous affrontons aujourd'hui, notamment au Sahel. Ce serait une erreur de penser nos systèmes et modes d'action de manière figée. Je pense que les forces spéciales peuvent être utilisées dans un spectre large, à condition qu'elles aient la furtivité et qu'elles puissent, grâce à des outils d'insertion aquatique, subaquatique ou aérienne extrêmement performants, passer là où l'adversaire – y compris un adversaire plus sophistiqué que les katibat sahéliennes – pense qu'on ne passera pas. C'est ce que nous devons garder à l'esprit si l'on veut conserver un outil performant, car nous ignorons comment la situation va évoluer dans les 10 ou 15 ans à venir.

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