Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 8 juin 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Merci infiniment pour vos interventions qui abordent la question d'un point de vue philosophique, sociologique et juridique ; elles se complètent de façon très intéressante et votre approche est assez nouvelle, du moins au sein de l'Assemblée.

Comment expliquer, madame Burgat, que la tradition de l'élevage des animaux pour les abattre afin d'en consommer la viande l'ait, au cours de l'histoire, emporté sur d'autres considérations selon lesquelles on ne peut pas tuer d'êtres vivants doués de sensibilité ?

Nous avons évoqué la violence inhérente à l'abattage de l'animal, de la culture du combat qui l'accompagne. Reste que les vidéos diffusées par l'association L214 vont au-delà de la simple violence : elles montrent des actes ignobles. D'un point de vue philosophique ou sociologique, comment expliquer ce passage du geste violent au geste barbare ?

Pour ce qui est du droit, nous avons eu des débats passionnés sur l'animal en tant qu'être vivant doué de sensibilité. Nous avons réclamé un changement du régime juridique de l'animal moins théorique, notamment en introduisant la notion d'impératif biologique des espèces pour les êtres vivants doués de sensibilité. L'ajout de cette notion dans le code civil aurait-il pu, à votre avis, avoir des implications, en particulier en ce qui concerne la mise à mort des animaux dans les abattoirs ?

Enfin, madame Burgat, vous avez évoqué à plusieurs reprises la notion de nécessité. Pourriez-vous la préciser ? Comment est-on passé d'une absence de nécessité à ce qu'on nous présente comme nécessaire dans la nutrition du consommateur ?

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