Intervention de Jean-Pierre Marguénaud

Réunion du 8 juin 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Jean-Pierre Marguénaud, professeur à l'Université de Limoges :

J'ai été très sensible, monsieur Daniel, à votre parallèle entre l'abattage des arbres et l'abattage des animaux. L'article R. 214-64 du code rural distingue la mise à mort et l'abattage : la première désigne tout procédé qui cause la mort d'un animal tandis que le second est le fait de mettre à mort un animal par saignée. Peut-être un lien doit-il donc être établi entre la sève et le sang…

J'ai participé, il y a une quinzaine de jours, à Bruxelles, à un colloque sur l'interdépendance du vivant, où des considérations intéressantes et importantes ont été échangées. Un éminent collègue, le professeur Rémy Libchabert, avait proposé, en 1999, de conférer à tout le vivant les mêmes droits qu'aux hommes, de manière à être plus sûr, en définitive, de protéger l'homme lui-même. Il faudra peut-être y réfléchir.

Pour finir, je ne suis pas seulement fils d'agriculteurs, mais j'ai été associé à des activités d'élevage jusqu'à l'âge de trente-neuf ans ; si je ne pense pas avoir abattu beaucoup de bêtes moi-même, je sais ce que c'est que d'accompagner une vache accidentée à l'abattoir municipal et quel est alors le sentiment de l'éleveur ou du fils de l'éleveur à l'égard des animaux d'élevage ; et j'ignore comment vous faites mais, pour ma part, je ne parviens pas à l'éliminer – peut-être est-ce pour cela je suis universitaire et pas éleveur…

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