Intervention de Jean-Yves Caullet

Réunion du 16 juin 2016 à 9h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Caullet, rapporteur :

Je ne m'étendrai pas sur l'aspect militant de la démarche. J'ai appris au cours moyen première année que chacun est libre et responsable. Nous sommes ici dans la maison où nous faisons la loi et vous comprendrez que nous ne puissions pas trop commenter le choix militant de ne pas la respecter. Je vais donc me cantonner à l'objet technique de notre audition qui est de réfléchir sur les moyens et la pertinence d'offrir une alternative au modèle de l'abattoir fixe.

Vous avez souligné à juste titre, nous le pensons tous, que l'abattoir mobile permet de supprimer l'étape du transport et les opérations connexes – chargement, déchargement, etc., qui sont par ailleurs soumises à des normes, respectées le plus souvent, parfois non, et contrôlées. Il est certain qu'en supprimant le transport, on supprime un certain nombre d'aléas qui peuvent affecter le bien-être animal. C'est ce qui explique l'intérêt de notre commission pour l'idée de rapprocher l'abattoir du lieu d'élevage.

Vous avez dit, Madame Porcher, qu'on ne peut pas imaginer un policier derrière chaque travailleur pour expliquer les dérives par rapport à la règle relevées dans les abattoirs. Il en va de même pour l'élevage : je suis un élu rural, j'ai une culture agricole et je peux vous assurer qu'il y a aussi des petits élevages dans lesquels les animaux ne sont pas bien traités. Nous sommes bien dans la recherche d'une relation de confiance globale entre un éleveur, un consommateur et plus généralement une société.

Dans le modèle de l'abattoir mobile, on réduit la distance avec l'animal, mais le consommateur reste à 80 % urbain. Le modèle économique que vous développez est celui de la proximité du consommateur qui peut se rapprocher du lieu de production de la viande qu'il va consommer. Ce n'est pas donné à tout le monde. La traçabilité d'un abattoir mobile ne va-t-elle pas connaître une interruption ? Une fois que l'abattoir quitte la ferme avec les carcasses, peut-on rentrer dans le cycle normal de la boucherie classique ou est-on cantonné à une consommation directe ? Est-on limité au circuit court ou peut-on regagner le circuit de la boucherie ? Les volumes ne sont pas du même ordre.

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