Intervention de Jean-Paul Bigard

Réunion du 15 juin 2016 à 18h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Jean-Paul Bigard, président du directoire du groupe Bigard :

La cadence participe au mal-être animal dès lors que les conditions matérielles ne sont pas réunies. Dans l'abattoir que vous avez visité, nous pouvons traiter de quarante-huit à cinquante-huit bovins à l'heure. Quand les couloirs d'amenée au poste d'abattage sont bien adaptés et que vous disposez d'une bonne minute pour réaliser l'assommage, la cadence n'est pas un problème. Elle le devient lorsque vous n'avez pas les conditions matérielles ad hoc.

À plusieurs reprises, j'ai fait remarquer aux ministres qui me demandaient ce qu'il fallait faire pour remettre un peu d'ordre dans le monde des abattoirs et pour améliorer l'image des professionnels de la viande, qu'il existe des règlements et que les abattoirs sont classés en quatre catégories. Si un abattoir de catégorie IV ne réalise pas certains travaux dans un délai de un an, il perd l'estampille sanitaire et est menacé de fermeture. On trouve, dans des outils qui n'ont pas obligatoirement de grosses cadences, des conditions inacceptables faute de moyens. Il existe aussi des abattoirs de conception ancienne qui sont bien entretenus, avec de bons professionnels, et où tout se passe correctement. Mais s'ils n'engagent que du personnel intérimaire, s'ils font conduire les animaux par des gens qui n'en ont jamais vu et qui sont mal outillés, les cas de maltraitance animale se multiplient, même avec de faibles cadences. Un animal ne marche pas toujours droit, il peut faire des écarts, être rétif. Il faut du personnel qui aime les animaux, même si, en définitive, c'est pour leur donner la mort. Plus que la cadence, ce sont l'état des lieux et le savoir-faire des opérateurs qui peuvent entraîner une forme de maltraitance.

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