Intervention de Jean-Yves Caullet

Réunion du 15 juin 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Caullet, rapporteur :

Quel est l'ordre de grandeur du coût de l'abattage dans la chaîne de valeur de la volaille ? Je souhaiterais évaluer ce que pourraient représenter des prescriptions supplémentaires en matière d'abattage.

Vous avez indiqué, Monsieur Lopez, que la proportion d'abattage sans étourdissement préalable était de moins de 1 %. Cela m'a étonné dans la mesure où le débouché de viande de volaille à destination de pays de confession musulmane est important. Comment les volailles que vous vendez à l'export sont-elles certifiées de ce point de vue ? Quelle est la situation des autres pays producteurs ayant des marchés de même destination ?

Ce qui frappe, dans les abattoirs de volailles, c'est que la distance à l'animal n'est pas du tout la même que dans les abattoirs de porcs ou de ruminants. La forme de l'animal, sa taille, le nombre et la cadence créent une distance plus grande, qui n'est pas anthropique. Le fait que le public ne sache pas trop ce qui se passe dans les abattoirs de volailles et n'ait guère envie de le savoir est aussi un point faible de la filière, surtout lorsque ce public vient à découvrir, de manière parfois spectaculaire, des choses qu'il ignorait. Ne pourriez-vous partager l'information dans des structures telles que les commissions locales d'information et de surveillance (CLIS) qui existent auprès d'autres installations classées ? Ces CLIS, qui réunissent des gens connus et reconnus – consommateurs, éleveurs, services vétérinaires de l'État, producteurs et responsables de l'outil – ne permettraient-elles pas un échange et un suivi autres que de crise en crise ?

Le contrôle vétérinaire est permanent et extrêmement orienté vers la santé des animaux. Est-il, selon vous, également réparti et suffisant en matière de bien-être animal, notamment avant l'étourdissement, c'est-à-dire à l'arrivée à l'abattoir et lors du stockage intermédiaire ? Ce sont des caisses qui sont déchargées des camions et l'on a l'impression que leur stockage est presque inerte : le traitement et l'entrepôt des animaux avant leur entrée dans la chaîne ont quelque chose de non-animal. Pourrait-on concevoir, à cet endroit, une surveillance de l'État ? Il ne s'agirait pas d'un contrôle permanent, mais de permettre, une fois de temps en temps, aux personnes que l'on envoie surveiller un abattoir de filmer le déchargement d'un camion. A priori, on se dit, comme vous, qu'on ne peut pas surveiller quelqu'un à son poste toute la journée. Puis, lorsqu'on approfondit la question, on s'aperçoit que vous ne voyez aucun inconvénient à ce qu'un inspecteur vétérinaire observe une chaîne du matin au soir. Le problème n'est donc pas d'être surveillé, mais de l'être sans le savoir, en permanence et de manière impersonnelle. Seriez-vous moins opposé à ce que l'on accorde la possibilité à l'État d'assurer une surveillance ponctuelle en de multiples points de la chaîne, si l'on détermine les modalités de traitement des images et les personnes ayant le droit de les voir ? Certaines des personnes que nous avons auditionnées étaient même favorables à ce que l'outil soit à disposition du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui, en cas de problème à un poste de la chaîne, pourrait ainsi fournir une vidéo.

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