Intervention de Manuella Frésil

Réunion du 22 juin 2016 à 16h15
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Manuella Frésil, réalisatrice du documentaire Entrée du personnel :

Tous les animaux n'ont pas le même comportement dans la bouverie. Je crois que les vaches restent assez placides : elles ne comprennent pas ce qui est en train de se passer. Je ne suis pas vétérinaire, mais je n'ai jamais senti qu'une vache anticipait ce qu'il allait lui arriver. Ce n'est pas le cas des cochons, qui sont extrêmement intelligents, plus intelligents que les chiens. Ils sont donc très stressés quand ils arrivent en bouverie. On le voit très bien dans Si loin des bêtes. Ils captent très vite : il y a l'odeur du sang et du lisier, les grognements…

Je n'ai pas assisté à des actes de maltraitance, mais il était peu probable que quiconque se livre à des actes sadiques devant témoin – d'autant que nous avions toujours l'autorisation du patron, ce qui signifiait que nous n'étions pas des observateurs neutres. Il me semble que le système a intégré au mieux le dispositif de mise à mort industriel.

Nous parlons d'ouvriers qui ont passé trente-cinq ans à leur poste dans l'abattoir, mais je rappelle que le système industriel lui-même n'a pas tenu aussi longtemps. Tous les abattoirs industriels ont fermé en effet avant d'avoir eu quarante ans d'existence – je vous renvoie à la grosse crise récente et à la fermeture notamment d'abattoirs bretons comme Gad.

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