Intervention de Brigitte Allain

Séance en hémicycle du 1er juillet 2016 à 21h30
Égalité et citoyenneté — Après l'article 47

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Je défendrai en même temps par avance l’amendement no 1363 , monsieur le président, parce qu’ils ont le même objectif.

L’agriculture intensive et l’élevage intensif sont à l’origine d’une quantité importante de gaz à effet de serre, ce type d’élevage provoquant déforestation, dégradation des sols, pollution des nappes phréatiques, consommation excessive d’eau potable ou maltraitance animale, et tout cela pour produire en grandes quantités. Mais la viande obtenue ainsi est de médiocre qualité et dangereuse pour la santé alors que des millions de repas sont servis chaque année dans les cantines scolaires.

Si nous diminuons la consommation de protéines animales dans les cantines au profit de protéines végétales, cela aura forcément un impact sur la diminution de la production de gaz à effet de serre. Comme, de plus, la facture sera allégée pour les collectivités puisqu’on mangera moins de viande, celle-ci pourra alors être de très bonne qualité, issue d’élevages durables bios ou raisonnés, et issus de producteurs locaux, ce qui suppose à la fois moins de pollution et de frais de transport. Grâce aux économies réalisées, nous pourrions aussi avoir des fruits et des légumes bios provenant de producteurs locaux en circuit court. De cette manière, nous soutiendrions les petits producteurs de nos régions. Développer la filière bio permet aussi de créer des emplois et de faire baisser les prix de ces produits pour tous les consommateurs. Merci de choisir un avenir radieux pour notre planète !

Cet exposé que je viens de vous lire provient d’une classe de CM2 de l’école Albert Bayet, à Valence, qui participera au Parlement des enfants. Elle a travaillé à une proposition de loi pour introduire dans les repas servis à la cantine viandes, pains, légumes et céréales issus de l’agriculture locale raisonnée et bio. Par cet appel, elle rejoint ma proposition de loi, votée à l’unanimité de cette assemblée, pour introduire 40 % d’aliments répondant aux critères du développement durable et 20 % de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective.

Ainsi, nous permettrions un accès égal à l’alimentation territoriale pour créer un véritable lien entre ce que nous mangeons et nos lieux de vie, tenant compte de la capacité productive de nos sols et en fonction de la géographie et du climat. L’État et les collectivités locales ont la responsabilité de porter nos politiques de logement, de santé, d’éducation, de justice et de sécurité, mais aussi de reprendre en main notre politique alimentaire, abandonnée depuis trop longtemps aux seuls intérêts de l’agro-industrie.

Donnons le pouvoir aux élus et aux citoyens d’organiser une politique alimentaire sûre et saine pour tous : nous rétablirions ainsi un lien fondamental et culturel entre producteurs et consommateurs. Mes chers collègues, il n’est peut-être pas trop tard !

L’amendement no 1402 concerne la responsabilité sociale et environnementale des entreprises publiques. Quant à l’amendement no 1363 , il vise à introduire l’objectif de 40 % de produits durables, dont 20 % de produits bios, dans la restauration collective publique.

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