Intervention de Michel Paulin

Réunion du 29 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Michel Paulin, directeur général du groupe SFR, en charge des activités télécoms :

J'ai eu l'occasion de m'exprimer de manière publique sur ce sujet. Mais avant, je souhaite répondre aux questions relatives à l'itinérance avec Bouygues Télécom. Nous avons notifié à l'ARCEP, donc de façon publique, que nous arrêtions l'itinérance avec Bouygues en 2018, conformément au cadre posé par le régulateur. Toutefois, le problème de l'itinérance n'est pas tout à fait clôturé : l'essentiel de la problématique concerne Free et Orange.

Ensuite, sur la politique du très haut débit, notre stratégie est bien d'investir. Sur les zones très denses, il y a une compétition par les infrastructures. Notre objectif était de rénover l'ensemble de nos prises fibres et câbles pour assurer un accès à 1 gigabit pour la majorité de nos clients – ce qui a été fait en 2015.

En ce qui concerne les zones RIP, sur le réseau fibré ou sur le réseau DSL, c'est un sujet que je connais bien, puisque j'ai été personnellement impliqué dans la structure de création de RIP LD Collectivité. Je suis convaincu qu'il s'agit d'une dynamique public-privé très positive, notamment pour l'économie des territoires. Nous sommes aujourd'hui le principal acteur de RIP en France : nous opérons le plus de RIP en France et nous opérons le plus de clients dans les RIP qui ne sont pas gérés par nous – 700 000 clients sur le réseau DSL. Nous sommes donc le seul opérateur aujourd'hui en France qui joue le jeu de la concurrence sur ces zones.

En ce qui concerne les zones RIP en FTTH, nous avons signé deux accords sur les nouveaux RIP dans l'Oise et dans l'Isère. Sur la RIP de l'Oise, nous détenons 15 000 prises clients et notre ambition est d'atteindre 150 000 prises délivrées dans le cadre de la convention qui a été signée. Nous avons également l'ambition de déployer la fibre en FTTH en Isère. Nous attendons que les autres opérateurs viennent proposer des offres commerciales, mais à ma connaissance, ni Free, ni Orange ne se sont manifestés.

Sur les zones AMII, l'accord initialement signé avant l'arrivée des nouveaux actionnaires était asymétrique (Orange réalisant 80 % des investissements, et SFR seulement 20 %). Puisque notre ambition est de devenir un opérateur qui investit dans son réseau, qui investit aujourd'hui dans les collectivités, qui investit pour offrir le plus haut débit disponible chez le client, notre intention c'est à présent de pouvoir rééquilibrer cette proportion. La demande a été officiellement faite au Gouvernement et auprès de l'ARCEP. Nous verrons dans quelles conditions nous pourrons renégocier.

Je vais faire un tour de France de l'ensemble des territoires pour expliquer comment, aujourd'hui, en termes de conventions et de planning, nous comptons mettre les moyens sur le plan local pour concrétiser les engagements que nous avons pris pour les zones AMII. Sur la partie très haut débit fixe, nous misons sur des partenariats gagnants avec l'ensemble des collectivités locales. Nous sommes volontaires à gagner plus de RIP et nous mettrons tous les moyens pour pouvoir convaincre, pour vous convaincre parfois, convaincre en tous cas les collectivités locales, que nous sommes le bon partenaire, le bon investisseur si c'est nécessaire, pour déployer le très haut débit le plus vite possible.

Sur la perspective d'un prix variable du dégroupage du DSL, je rappelle qu'il s'agit uniquement d'une consultation. Mais il faut être vigilant pour saisir les enjeux économiques sous-jacents. D'abord, à partir de quel moment sommes-nous dans une zone fibrée ? Quels sont les critères qui vont faire qu'une zone devient fibrée ou non ?

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