Intervention de Amiral Charles-Henri Leulier du Ché

Réunion du 29 juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Charles-Henri Leulier du Ché :

Le Pacifique est effectivement un intérêt majeur. Nous avons d'ailleurs insisté pour que les forces à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie, qui ont baissé de façon homothétique à l'instar de l'ensemble des forces françaises à l'étranger, conservent des moyens d'alerte, patrouilleurs et avions, et restent au niveau actuel, voire remontent légèrement.

Je suis me suis rendu à Clipperton en 1982, la situation n'était pas excellente et n'a pas évolué. Il est hors de question d'y installer une base mais en revanche les moyens techniques ont, quant à eux beaucoup évolué. Tahiti, qui est chargé de la surveillance de cette ZEE, dispose aujourd'hui d'un système dénommé Trimaran, financé par la marine nationale pour environ un million d'euros par an, qui consiste en un droit de tirage sur des images satellite radar et optique achetées à Airbus ou à Thales. Chaque commandant de zone maritime en dispose et peut à l'aide d'images très claires, inciter un navire à quitter la ZEE de Clipperton en faisant connaître sa présence et son immatriculation aux autorités mexicaines, par exemple. Cela fonctionne même s'il ne s'agit que d'un début.

Quant à la mer de Chine, je vous invite à relire le discours qu'a tenu le ministre de la Défense au dialogue de Shangri-La et qui fait autorité. Les pays de la région qui ne veulent être dans l'orbite ni de la Chine, ni des États-Unis, se félicitent de la position de la France qui propose une troisième voievoix crédible et se présente comme un partenaire équilibré, rappelant le droit, la convention de Montego Bay ainsi que la liberté de circulation en mer et son utilité universelle. Nous disons ce que nous faisons et nous faisons ce que nous disons. Nous sommes donc compris. Il nous arrive d'envoyer des bateaux en mer de Chine, des frégates de surveillance, le BPC du groupe Jeanne d'Arc, la FREMM Provence récemment. Nous appliquons strictement et sans restriction le droit de la mer et cela même dans les zones où existent des litiges et des interprétations divergentes. La Chine, qui a parfois encore des comportements de puissance régionale dans les espaces maritimes alors qu'elle est réellement une puissance mondiale, doit être encouragée d'agir comme telle.

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