Les amendements de Meyer Habib pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous rêvons tous d’amour entre les peuples, d’une paix juste et durable au Proche-Orient, d’une entité palestinienne vivant à côté de l’État d’Israël.

Malheureusement, la proposition de résolution dont nous discutons aujourd’hui va à l’encontre de ces objectifs de paix. Elle est contre-productive et irresponsable. Tout le monde souhaite un État palestinien.

Là n’est pas le sujet. Pour la quasi-totalité d’entre nous, c’est une nécessité. Mais faut-il aujourd’hui, maintenant, de façon unilatérale, reconnaître un État palestinien alors qu’il serait dirigé par un gouvernement à moitié corrompu et à moitié djihadiste ?

La réponse est clairement non. Il faut un État démilitarisé, résultant de négociations pour délimiter les frontières, vivant en paix aux côtés d’Israël, dont il reconnaîtrait préalablement l’existence. À l’heure où Israël, seule minuscule démocratie portant nos valeurs au Moyen-Orient, connaît tous les trois jours un attentat touchant ses civi...

L’expérience nous montre que les règlements de conflits imposés unilatéralement ont été des échecs. Par exemple, le diktat issu du traité de Versailles a eu des conséquences catastrophiques pour la France et pour le monde.

Pourquoi reproduire les erreurs du passé ? Palestiniens et Israéliens ont signé les accords d’Oslo, seul traité engageant les deux parties.

Il y est stipulé qu’un règlement du conflit ne peut être unilatéral. Cette proposition viole donc ces accords. Comment réagiriez-vous, mesdames et messieurs les députés, si demain, Israël déclarait, comme certains le souhaitent, ces accords caducs, et annexait unilatéralement une partie ou la totalité des territoires de Judée -Samarie ?

Sur le plan moral ensuite, alors que le terrorisme et le djihadisme menacent le monde libre, pouvons-nous promouvoir au rang d’État une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne ? Car c’est bien ce que nous ferions en adoptant cette proposition. Mahmoud Abbas a en effet créé le 2 juin dernier, un gouvernement intégrant le Ha...

Alors que nous venons de voter unanimement la loi Cazeneuve contre le terrorisme, l’adoption de cette proposition de résolution reviendrait indirectement à reconnaître le terrorisme comme moyen de pression politique légitime.

Ceci quelques semaines seulement après l’assassinat de notre compatriote, ami du maire de Nice ici présent,…

… notre compatriote, Hervé Gourdel, égorgé devant les caméras par les djihadistes, et seulement deux ans après le massacre de Toulouse.

Mes chers collègues, reconnaître l’État Palestinien aujourd’hui, reviendrait à dire au Hamas : « continuez à tuer, vous n’avez pas besoin de déposer les armes pour obtenir des droits ! »

Ce serait récompenser une organisation qui tue volontairement des bébés et des civils à coups de voitures béliers.

Député, entre autres, des Français qui résident en Israël, je connais la réalité du terrain.

Souffrez de m’écouter encore quelques minutes. Depuis près de soixante-dix ans, ce minuscule État, dont la superficie fait deux fois la Dordogne, se bat pour sa survie dans un environnement terrible. Il n’a cessé de faire des concessions pour atteindre la paix. Il est sorti du Liban, de la bande de Gaza, du Sinaï et il est prêt à sortir d’autr...

Mais il ne reçoit aucune main tendue en retour. Le Hamas et l’Autorité palestinienne ne veulent revenir ni sur la question du retour de 3,5 millions de réfugiés, ni accepter l’existence du seul État juif.

Avant 1967, il n’y avait pas de problème de territoires et personne n’évoquait le problème palestinien. L’objectif unique était la destruction de l’État d’Israël. Les enjeux territoriaux peuvent être résolus, j’en suis persuadé, par des concessions mutuelles. Mais hélas, cette guerre est, selon moi, avant tout une guerre de religion…

…ou plutôt la guerre de djihadistes qui dévoient l’islam. Pour ces djihadistes, il n’y a pas de place pour quiconque n’incarnant pas l’islam radical : 200 000 morts en Syrie, 40 000 morts en Irak, les Chrétiens d’Orient qui disparaissent… Savez-vous qu’à Bethléem, ville natale du Christ, la population était à 81 % chrétienne en 1993 ?

Aujourd’hui sous administration palestinienne, vingt ans après, ils ne sont plus que 19 %, vivant dans la peur ? Dans un tel contexte, comment construire la paix ?

Certainement pas en légitimant un mouvement terroriste dont la Charte appelle à détruire Israël. Je vous invite à la lire, et je vous l’enverrai. À ce jour, alors qu’Israël a soixante-six ans, seuls deux États du monde arabo-musulman sur cinquante-deux l’ont reconnu : la Jordanie et l’Égypte. Le saviez-vous ? Savez-vous par ailleurs, chers col...