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Philippe Vitel
Question N° 38638 au Ministère de la défense


Question soumise le 1er octobre 2013

M. Philippe Vitel attire l'attention de M. le ministre de la défense sur, d'une part, le coût global arrêté au 1er septembre 2013 de l'intervention militaire française au Mali, ainsi que son coût moyen journalier estimé jusqu'à la fin de l'année et, d'autre part, le coût minimum anticipé d'une possible intervention militaire française en Syrie.

Réponse émise le 2 juin 2015

A la suite de l'offensive lancée par les groupes terroristes et djihadistes armés vers la capitale malienne Bamako début 2013, le Président de la République a décidé, le 11 janvier de cette même année, d'engager des forces militaires au Mali, à la demande du Président Traoré. Il a ainsi déclenché l'opération Serval, englobant l'intervention militaire française dans ce pays, une mission de formation des forces armées maliennes par l'Union européenne (EUTM Mali) et une opération de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (MISMA), devenue opération de maintien de la paix sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (MINUSMA). Il convient de souligner que le déclenchement de l'opération Serval, dans des délais très contraints, a conduit à mettre en oeuvre d'importants moyens de transport aériens, solution plus coûteuse que celle habituellement retenue consistant à recourir prioritairement à nos capacités maritimes. Au titre de l'année 2013, le poste « transport » a ainsi représenté plus de 20 % du surcoût global résultant de l'intervention militaire française au Mali. Les opérations dans ce pays ont en outre été conduites dans des circonstances particulières : amples flux logistiques, intensité des combats, élongation du théâtre, conditions extrêmes pour les personnels et pour l'utilisation et l'entretien des équipements, maintien du dispositif militaire dans la durée. Dans ce contexte, le montant du surcoût correspondant aux opérations menées au Mali a atteint 650 M€ en 2013, ce total recouvrant le transport des matériels et des militaires, la remise en condition des équipements, le versement au personnel de l'indemnité de sujétions pour service à l'étranger, ainsi que les frais de carburants et de fonctionnement. Afin de consolider les premiers succès obtenus dans le cadre de l'opération Serval, une stratégie de régionalisation de la lutte contre les groupes armés sévissant dans la bande sahélo-saharienne a été définie et mise en place. Le nouveau dispositif retenu doit permettre de couper les sources d'approvisionnement de ces groupes armés et de faire face à leur grande mobilité. L'opération Barkhane a ainsi succédé aux opérations Serval (Mali) et Épervier (Tchad) à compter du 1er août 2014. En conséquence, il est désormais impossible de distinguer spécifiquement les surcoûts résultant des interventions sur le seul territoire malien. La diminution de près d'un tiers des effectifs engagés dans la bande sahélo-saharienne, de même que la baisse des dépenses liées à la projection des forces sur le sol malien par rapport à 2013, ont en tout état de cause entraîné une réduction sensible du montant de ces surcoûts en 2014.

2 commentaires :

Le 02/10/2013 à 09:52, chb17 a dit :

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Le coût de l'intervention non seulement "possible" mais réelle en Syrie,

c'est d'ores et déjà celui de toutes les équipes de suivi, de surveillance, de soutien aux putschistes.

Cela inclut les livraisons d'armes en cours via Turquie et Jordanie.

Sur le plan diplomatique, le coût de l'alignement de la France sur un gendarme du monde arrogant et punisseur est énorme... et se paiera longtemps.

Dans le contexte de la Résolution 2118 au Conseil de sécurité de l'ONU, la fourniture d'armes par notre pays pourrait bien être un crime passible de la CPI !

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 14/06/2015 à 09:40, chb17 a dit :

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19 mois de réflexion depuis la présentation de la question ont été nécessaires au ministère pour faire état d' "une réduction sensible du montant de ces surcoûts", et de l'impossibilité de les "distinguer spécifiquement".

A la bonne heure.

Les députés ne sont pas maîtres de notre budget (corseté par l'U.E.), voilà qu'ils ne peuvent pas connaître le montant des dépenses d'il y a deux ans...

Tant qu'il reste des industries et des services publics à brader, la fête continue dans cette drôle de démocratie (exemplaire ?!).

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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