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Jean-Marie Beffara
Question N° 100278 au Ministère de la culture


Question soumise le 1er novembre 2016

M. Jean-Marie Beffara attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la situation des scènes de musiques actuelles (SMAC). En effet, les responsables de ces structures expriment leur inquiétude concernant les modifications des cahiers des missions et des charges des labels du spectacle vivant des SMAC, induites par la loi relative à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine. La région Centre-Val de Loire compte 5 scènes labellisées SMAC, dont deux en Indre-et-Loire, complémentaires par leurs spécialités et en partenariat sur de nombreuses actions : le Temps Machine à Joué-Lès-Tours, SMAC musiques amplifiées, et le Petit faucheux à Tours, SMAC jazz et musiques improvisées. Actuellement, le cahier des missions et des charges fixe un financement-plancher de l'État qui s'élève à 75 000 euros. L'État alloue ainsi 102 000 euros en moyenne par SMAC, ce qui correspond environ à 10 % de leur budget. Ces sommes, bien qu'elles traduisent la reconnaissance de l'action de l'État pour leurs missions ne sont malheureusement pas suffisantes pour les mener à bien, d'autant plus dans un contexte où les SMAC se diversifient et que de nombreux projets voient le jour dans les différents territoires. Ces structures participent à la diffusion de la musique ainsi qu'à l'accompagnement des artistes dans toutes les étapes de création. Elles produisent également plusieurs festivals et participent à la vitalité, à la diversité et à la créativité de territoires entiers. Par conséquent il souhaite savoir quels moyens supplémentaires le ministère pourrait mobiliser pour ce secteur qui anime, éduque, crée, accompagne les artistes et les citoyens.

Réponse émise le 16 mai 2017

Les Scènes de musiques actuelles (SMAC) jouent un rôle essentiel en tant que lieux de diffusion, mais aussi de création. Elles constituent des points d'appui importants pour le développement de carrière des jeunes artistes et pour la diversité musicale dans ce domaine. Le ministère de la culture et de la communication a montré sa volonté d'aider à la structuration et au développement d'un réseau labellisé de SMAC, dans toute la France. En 2016 ce réseau, qui compte désormais 97 structures, a bénéficié d'une mesure nouvelle de 2 M€ en loi de finances dans le cadre de l'achèvement d'un plan de développement, portant ainsi le total de l'effort de l'État à près de 12 M€ dans un contexte budgétaire contraint. Les textes d'application de la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine ont défini un nouveau cadre réglementaire adapté aux 12 labels nationaux, qui est en cours de finalisation. A ainsi été publié au Journal Officiel, le 30 mars dernier, le décret relatif aux labels et au conventionnement dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques, en application de l'article 5 de la loi précitée. Les arrêtés instituant ces labels, dont celui des SMAC, seront prochainement publiés. La mise en place de ces textes réglementaires était un préalable pour poursuivre le travail de structuration du secteur des musiques actuelles. Par ailleurs, à la suite de l'adoption d'un amendement parlementaire, lors des débats sur le projet de loi de finances pour 2017, la ministre de la culture et de la communication a demandé à la direction générale de la création artistique (DGCA) de faire un état des lieux précis des niveaux de financement, tous programmes budgétaires confondus, que les 97 SMAC du réseau labellisé reçoivent chaque année du ministère de la culture et de la communication. La DGCA, avec l'aide des directions régionales des affaires culturelles, va engager, pour toutes les SMAC dont le financement direct du ministère de la culture et de la communication est en deçà de 100 000 €, une analyse plus fine des moyens et des besoins, afin de répondre aux situations prioritaires et aux nécessités de développement. Ce travail doit se mener dans le cadre d'un dialogue avec l'ensemble des partenaires publics de ces structures, notamment avec les régions qui aujourd'hui ont conclu des conventions avec le Centre national des variétés, de la chanson et du jazz (CNV) pour le développement d'une politique en faveur des musiques actuelles. Les SMAC reçoivent également des aides du CNV. Afin de disposer de la vision la plus complète possible des financements publics au profit des SMAC, la DGCA a été chargée de suivre les aides qu'elles perçoivent au titre des différentes commissions de cet établissement public national. D'ici à l'automne, ce travail d'analyse et de dialogue entre l'État et les collectivités territoriales pourra déboucher sur des engagements nouveaux. Pour les directions à la tête de ces structures, des contrats d'objectifs viendront mettre en perspective les projets développés dans chacune de ces scènes qui œuvrent au soutien à la création et à la diffusion des musiques actuelles, étant précisé qu'il a d'ores et déjà été décidé que la politique en faveur des SMAC bénéficierait d'un million d'euros supplémentaire du ministère de la culture et de la communication en 2017.

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