À mon tour, je m'associe à l'hommage rendu à Dominique Maraninchi. À deux reprises, il a su jouer les pompiers, d'abord en arrivant à la tête de l'INCa, qui traversait une grave crise, puis en prenant la direction de l'ANSM.
J'ai noté l'importance que vous attachiez à réaffirmer la présence de la France en Europe, en redonnant de la force à l'engagement de l'Agence au niveau européen.
L'ANSM doit se montrer plus réactive face aux alertes. Rencontrer des associations de victimes ou accueillir au sein de son conseil d'administration des représentants d'associations d'usagers n'est pas suffisant. On a vu qu'elle avait trop tardé à entendre les mises en garde lancées par l'Association des victimes d'embolie pulmonaire au sujet des pilules de troisième et quatrième générations.
J'ai apprécié ce que vous avez dit sur la nécessité de revoir le circuit du médicament en instaurant plus de fluidité entre les différentes structures. La loi de 2011 a introduit une certaine redondance dans le dispositif puisque l'Agence intervient désormais dans le processus d'évaluation du service médical rendu (SMR) qui détermine l'inscription au remboursement. Est-il inévitable que, chaque fois qu'un laboratoire soumet à l'AMM un produit dont le SMR est nul par rapport aux thérapeutiques existantes, il soit automatiquement proposé au remboursement, ce qui n'est pas le cas dans les pays nordiques ? Démonstration a été faite, à propos du Sovaldi, du Crestor ou des nouveaux anticoagulants oraux que la complexité de notre circuit du médicament ne permettait pas une évaluation correcte des prix en fonction d'une amélioration du service médical rendu. Cette notion semblant devenue obsolète, ne faudrait-il pas établir un index d'efficacité thérapeutique qui prenne en compte non seulement l'intérêt du produit en termes de santé publique mais également d'un point de vue médico-économique ?