La gauche ne veut pas plus d’État en soi, elle veut plus de protections et plus de régulations. Nous ne sommes pas allergiques au marché, nous ne voulons simplement pas qu’il contamine tous les pores de notre société.La gauche n’entretient aucune mystique du pouvoir. Le pouvoir, elle l’exerce, c’est tout. Elle l’exerce modérément, mais complètement. Le pouvoir, elle en prend soin car il est donné par le peuple. Il est d’abord cet honneur de servir les intérêts supérieurs de la nation. Il est aussi cette occasion d’orienter le réel dans le sens des valeurs de justice et de progrès.En cinq ans, avec la gauche, la France a relevé la ...
Il suffit là encore de regarder ce qui se passe dans les municipalités frontistes. Oui, les faits sont têtus. Moins bruyants que les frontistes, mais plus têtus.Le Front national parle d’un monde qui n’existe plus et rêve d’une France qui n’a jamais existé. Les problèmes qui sont les nôtres sont des problèmes que la France seule ne peut régler. Le terrorisme, le péril terroriste, les innovations, les migrations, tout cela se joue au niveau des États-continents ou de la planète.Ce rejet des instances supranationales est absurde et inefficace, dangereux surtout pour notre pays. Leur programme anti-euro et anti-européen, c’est prendre le ...
La vraie nature de ce parti ne doit pas être passée sous silence. Oui, le national-populisme est plus ou moins xénophobe, et en France il l’est plus que moins. C’est aussi un parti contre les pauvres. Il est « pauvrophobe ».
Ils sont légions sur les réseaux sociaux et leur emprise sur les esprits n’est plus à démontrer. Ces hérauts de l’anti-système ont développé un système de prise de pouvoir redoutable. Les victoires de Trump et du Brexit sont autant de coups de massue sur le plafond de verre qui bloque encore timidement leur progression électorale.
Face à cette France qui s’interroge, face à cette crise généralisée de sens, l’extrême droite pense elle aussi que son heure a sonné. Elle campe sur les frontières de la République et toise nos fortifications du haut de ses 30 %. Le Front national peut s’appuyer sur une vague mondiale, une vague qui vient de loin. Partout, le national-populisme plus ou moins xénophobe s’est hissé au pouvoir ou s’en approche.
Eh bien, après tout, qu’ils assument ! Sa désignation, il ne l’a pas volée, loin de là. Il l’a remportée haut la main. Cette victoire ne vient pas de nulle part. Ce programme ne vient pas de nulle part. Cette droite dure, c’est la droite chimiquement pure.
J’ai compris qu’il amendait une petite partie de son projet. Mais qui croire ? Le François Fillon de la primaire ou celui de la présidentielle ?
Elle pense que cette crise de sens va dans son sens. La droite, désormais décomplexée, propose un programme décomplexé qui se résume en une formule : pour être efficace, il faut que l’État s’efface.Disons-le là aussi : jamais, depuis 1945, la droite n’a autant pris pour cible et remis en cause les piliers de notre République sociale, au point que certains gaullistes sur ses bancs s’en émeuvent !Le programme de son nouveau champion nous laisse sans voix. Il a dit qu’il ne changerait pas d’un iota ce programme qui changerait la France du tout au tout. J’ai compris que dans son propre camp on lui demande d’y réfléchir à deux fois.
Face à ces crises, la droite pense que son moment est venu.
Ces dernières décennies, la France a dû affronter les chocs du chômage de masse et de la désindustrialisation rampante, nourrissant une profonde crise de confiance dans la puissance même de notre pays.Ces dernières années, la France a dû faire face aux effets disruptifs de la révolution numérique, de l’immatériel et de la robotique, exacerbant la crise des repères dans le monde de l’industrie, des services, mais aussi dans notre vie démocratique.Ces dernières années, la France a dû affronter les soubresauts d’un monde géopolitique nouveau face au péril écologique, aux guerres et aux migrations venant intensifier cette profonde crise de ...
Le mot « création » revient souvent dans ce bilan, tout autant que le mot « suppression » dans la bouche de nos opposants. La droite s’est presque toujours opposée à ces nouveaux dispositifs, s’appuyant parfois sur la rue comme au moment de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.Monsieur le Premier ministre, vous arrivez aux responsabilités à un moment où tout est possible pour notre pays. La France s’interroge sur le monde qui l’entoure, sur son modèle social, sur sa cohésion sociale, sur son avenir.
C’est la gauche qui a mis en place quatre-vingts zones de sécurité prioritaires, adopté trois lois de lutte contre le terrorisme, réformé le renseignement, le tout sans jamais remettre en cause l’État de droit.À ce titre, le Gouvernement a décidé d’avancer sur le sujet sensible mais essentiel de la légitime défense des forces de l’ordre. Un projet de loi sera présenté le 21 décembre en Conseil des ministres. Le principe d’absolue nécessité et de stricte proportionnalité demeurera notre boussole, comme le veut la Convention européenne des droits de l’homme.Sans notre politique écologique et climatique, les Français n’auraient ...
Sans notre politique éducative, les inégalités sociales auraient continué de peser sur les résultats scolaires de nos enfants, à un niveau quasiment inégalé en Europe. C’est la gauche qui a inversé la tendance en créant 60 000 postes dans l’éducation pour remettre des professeurs dans les classes et les former convenablement à leur métier. C’est la gauche qui a engagé la refondation de l’école, donné la priorité à la maternelle et au primaire, mis en oeuvre la réforme du collège, réformé la carte de l’éducation prioritaire. C’est la gauche qui a reçu un satisfecit de la part des équipes qui conduisent les enquêtes PISA. ...
C’est la gauche qui a rendu notre politique familiale plus juste et fait du sort des familles monoparentales un sujet de préoccupation majeure en adoptant, par exemple, la garantie contre les impayés de pension alimentaire. C’est la gauche qui a mis en place les droits rechargeables à l’assurance chômage, la retraite à 60 ans pour les carrières longues et le compte pénibilité.
Sans notre politique économique, les entreprises n’auraient pas retrouvé les marges de manoeuvre dont elles avaient besoin pour innover, exporter, embaucher et parfois, même si c’est très insuffisant, redistribuer. Grâce au CICE et au pacte de responsabilité, avec un accompagnement de qualité à l’international, avec une politique industrielle misant sur le futur, en particulier sur le numérique et la robotique, nous avons été aux côtés de ceux qui créent et de ceux qui produisent.Sans notre politique sociale et fiscale, l’égalité n’aurait pas progressé. C’est la gauche qui a revalorisé les minima sociaux, baissé l’impôt sur le ...
Un déficit de justice abyssal. Et au-dessus des abysses, seule la rente surnageait.
Un déficit de modernisation de l’appareil productif abyssal. Un déficit de la Sécurité sociale abyssal.
…que les chiffres ne rendent jamais compte des expériences vécues, des situations de chômage et de précarité que beaucoup de nos concitoyens ont encore à subir. Il reste du chemin à parcourir. Mais l’honnêteté commande aussi de rappeler ce que la droite nous a légué après dix ans de pouvoir. Un déficit public abyssal. Un déficit commercial abyssal.
Mais l’honnêteté commande aussi de reconnaître le chemin qui a été parcouru. Avec le concours de la majorité, sous la conduite du Président de la République, les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls ont beaucoup agi pour protéger et progresser.Oui, l’honnêteté commande de reconnaître que nos résultats sont contrastés,…
Force est de reconnaître, une fois de plus, que non seulement la gauche est légitime, mais qu’en plus elle est efficace. Sur ces mêmes bancs, on s’empressera de dire que la gauche n’y est bien entendu pour rien ! On invoquera doctement les miracles du marché.L’honnêteté commande de reconnaître que la situation économique mondiale, et notamment la baisse du prix du pétrole, ont contribué au redressement de la situation économique et sociale de la France.
Certains, sur les bancs de la droite, ont considéré que la gauche n’était pas légitime pour gouverner.
Vous aurez, monsieur le Premier ministre, les moyens de poursuivre cette politique. Le budget pour 2017, que nous allons bientôt adopter, s’y inscrit tout naturellement. C’est un budget ambitieux qui permet de soutenir le redressement. Nos priorités sont financées : plus 2 milliards d’euros pour l’éducation, plus 2 milliards pour le travail et l’emploi, plus 4,4 % pour la justice, plus 3,5 % pour la sécurité, plus 1,9 % pour la défense, plus 6,7 % pour la culture. Une baisse de l’impôt sur les sociétés pour les PME et les ETI est engagée. La fiscalité du diesel et celle de l’essence convergent.
On le sera toujours à l’avenir : les comptes du régime général de la Sécurité sociale seront quasiment à l’équilibre l’an prochain. Du jamais vu depuis 2001 !
Du jamais vu depuis 2001 ! La France a retrouvé sa souveraineté.Dans notre pays, on n’a jamais été aussi bien protégé par l’assurance maladie : 95 % des Français peuvent désormais bénéficier d’une complémentaire santé.
Dans notre pays, on est désormais à l’abri des caprices du marché. La dette de l’État est maîtrisée. En 2017, le déficit public sera stabilisé à 3 %.
Dans notre pays, les inégalités diminuent. Le niveau de vie de nos compatriotes les plus modestes est en progression. C’est un renversement complet par rapport à la décennie précédente : entre 2002 et 2012, leur revenu baissait, alors que celui des plus aisés augmentait.Dans notre pays, on a créé à nouveau des emplois – 170 000 de plus dans le secteur marchand. Du jamais vu depuis 2008 !
Vous arrivez aux responsabilités, monsieur le Premier ministre, alors que la situation s’améliore.
Ce geste oblige les socialistes au rassemblement.
Permettez-moi ici de rendre hommage au chef de l’État. Il faut aimer la France par-dessus tout, il faut être doté d’une force morale sans commune mesure pour prendre la décision qu’il a prise. Oui, François Hollande a sacrifié son destin personnel sur l’autel du redressement de la France.
Puisque nous évoquons les événements du Levant, il nous faut parler d’une situation plus que dramatique, d’une situation humanitaire qui interpelle le sens même de notre commune humanité. Permettez-moi, monsieur le Premier ministre, d’appeler solennellement la France à redoubler d’efforts pour sauver la population civile d’Alep. Il faut mettre non seulement un terme aux bombardements de l’aviation russe et de l’armée syrienne, mais sauver – oui, sauver ! – des milliers d’habitants encore présents dans les quartiers tenus par les insurgés. Nous avons vu hier, sur les réseaux sociaux, l’horreur des massacres à l’arme blanche. Il ...
Certains disent que vous n’aurez pas le temps de gouverner. C’est mal connaître les devoirs que votre fonction impose et les pouvoirs qu’elle met à la disposition de la volonté. Vous avez cinq mois devant vous, monsieur le Premier ministre. L’histoire a montré qu’en peu de temps, on pouvait faire de grandes choses : il n’aura fallu qu’onze mois à Pierre Mendès France pour marquer la France et nos mémoires pour toujours. Léon Blum n’en a eu que dix-huit pour transformer notre pays comme jamais. Vous avez cinq mois devant vous, mais les jours comptent triple quand on a, comme vous, la passion de la chose publique et le sens de l’État. Au ...
Le choix s’est imposé naturellement de faire appel à vous pour succéder à Jean-Marc Ayrault et à Manuel Valls. Servir l’intérêt général, avec écoute et discernement : voilà la formule qui résume ce que vous incarnez et qui fonde le respect que vous inspirez.
Cela tient tout autant à votre caractère qu’à vos compétences, à votre discours qu’à votre parcours. Durant ce quinquennat, vous avez mis votre efficacité au service de la France. Avant de devenir Premier ministre, vous avez été de nombreuses fois en première ligne. En première ligne pour réorienter l’Europe, en tant que ministre des affaires européennes. En première ligne pour redresser les comptes de notre pays, en tant que ministre du budget. En première ligne face à la barbarie terroriste, en tant que ministre de l’intérieur. Vous voici Premier ministre. Vous n’avez rien demandé par voie de presse, vous n’avez rien fomenté par ...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, si vous le permettez, je tiendrai un propos liminaire avant d’aborder le débat qui nous rassemble aujourd’hui. Un propos personnel, mais partagé sans doute par beaucoup. Monsieur le Premier ministre, vous avez la chance rare, produit de votre talent, d’être apprécié au-delà des figures imposées, sur tous ces bancs.
C’est vous qui avez supprimé des postes !
En attaquant le Gouvernement !
C’est pathétique !
Et les Russes ?
On peut la diffuser, votre intervention ?
Pathétique !
Et quatre-vingt-cinq milliards d’euros, qu’est-ce donc ?
Ils en pensent quoi les Grecs ?
Pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant ?