Intervention de Lech Kołakowski

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Lech Kołakowski, vice-président de la commission des affaires européennes de la Diète de la République de Pologne :

(interprétation du polonais). Je suis ravi, chers collègues, de cette invitation qui nous a été faite de nous rencontrer. En effet, nous devons nous attacher ensemble à résoudre des questions majeures pour tous les citoyens européens. Chacun en convient : le problème des migrants et des réfugiés est l'un des principaux défis que doit relever l'Union européenne, et il faut y apporter une solution globale, plutôt que des mesures ad hoc.

La Diète polonaise est très engagée dans la lutte contre les migrations illégales. Nous en débattons souvent, y compris à la commission des affaires européennes, que je copréside avec Mme Kloc. Les réunions régulières que nous organisons, et auxquelles des membres du Gouvernement et des députés européens sont tenus de participer, attestent de l'implication de notre commission dans le processus décisionnel de l'Union européenne. Sous législature en cours, notre commission a émis des avis positifs sur le système actuel d'accueil des migrants. Nous ne nous sommes pas opposés aux propositions de la Commission européenne visant à augmenter les possibilités d'entrées légales en Europe et à assouplir le mécanisme d'affectation des moyens du programme européen des migrations. Nous avons également émis un avis favorable au projet concernant Frontex et la bonne gestion des frontières extérieures de l'Union.

La dimension de cette crise nous montre cependant qu'il est urgent de mettre un terme aux conflits de Syrie, de Libye et d'Afghanistan, d'où proviennent de nombreux migrants. L'Union européenne doit mieux coopérer avec les pays tiers. De ce point de vue, l'exemple de la coopération avec la Turquie est pertinent : oui, il faut aider ce pays à bien gérer les flux migratoires et à en reprendre le contrôle. C'est un bon compromis. Quant aux relocalisations, elles relèvent de la souveraineté des États membres.

Nous devons aussi agir en amont, en déployant des programmes européens d'aide aux pays en conflit, en Afrique ou au Proche-Orient. Nous devrions aider leurs économies en y investissant sur le marché du travail. Nous ne parviendrons à résoudre le problème des migrations que lorsque nous tiendrons compte de ses causes profondes ; nous ne pouvons nous contenter d'accorder des aides financières, qui ne feront qu'atténuer temporairement la crise. Les États membres de l'Union doivent avoir la possibilité de prendre des décisions souveraines et d'exprimer leurs préférences. La solution apportée à la crise migratoire doit respecter l'identité nationale de chaque État ainsi que les droits de l'homme. Toute mesure contraignante non seulement sera inefficace, mais nuira à l'intégration européenne et suscitera des comportements radicaux à l'égard des étrangers. De ce point de vue, je suis convaincu que notre réunion inspirera les solutions et les mesures qui seront adoptées.

Permettez-moi d'ajouter que le Gouvernement polonais prépare un projet de loi visant à permettre le retour de plus de 10 000 anciens citoyens polonais déportés en Union soviétique, notamment en Sibérie. Il faudra financer leur retour par des moyens supplémentaires. La tâche sera ardue, mais j'espère que nos collègues du Triangle de Weimar comprendront l'importance que revêt pour la Pologne cette question à laquelle l'histoire nous impose de trouver une solution rapide.

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