Intervention de Christophe Caresche

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Caresche, vice-président de la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale française :

Je suis d'accord avec M. Krichbaum : loin de n'être qu'un problème conjoncturel, la pression migratoire est durable, et c'est aussi de manière durable que l'Europe doit s'organiser face à cette réalité.

D'autre part, il faut protéger les frontières de l'Europe. De ce point de vue, l'Europe a été défaillante s'agissant de Schengen. C'est pourtant une condition impérative pour préserver la libre circulation à l'intérieur de l'Europe, qui est un principe fondamental. Pour ce faire, il faut beaucoup mieux protéger les frontières de l'Europe ; certaines initiatives vont dans le bon sens et il faut absolument les appuyer.

Troisièmement, il faut adopter une politique d'asile et migratoire concertée – sans aller jusqu'à une politique commune, car nous savons tous que ces questions demeurent liées à la souveraineté nationale. Toutefois, nous devons impérativement nous concerter sur les politiques que nous menons en la matière et les mener de manière solidaire. Il faut notamment harmoniser un certain nombre de procédures et réviser les accords de Dublin ; là encore, plusieurs chantiers sont en cours et il faut les achever au plus vite avec une idée simple : l'Europe doit être capable de dire qui elle veut et qui elle ne veut pas accueillir. La solidarité avec les migrants et leur accueil dépendent de notre capacité à maîtriser les flux migratoires. Si nous ne sommes pas en mesure de présenter une garantie sur cette question, alors les peuples européens n'accepteront pas d'accueillir les migrants et je crains que beaucoup ne se réfugient dans une forme de repli que je ne souhaite évidemment pas. Il faut donc montrer que nous sommes capables de maîtriser les flux.

Enfin, comme M. Krichbaum, j'estime qu'il est nécessaire d'entretenir une relation positive avec nos voisins, en particulier la Turquie, mais aussi la Russie – même si je sais que le sujet est sensible. L'Europe a peut-être pris conscience au fil de cette crise migratoire qu'elle a besoin de nouer une relation positive avec ses voisins. De ce point de vue, je n'ai jamais fait partie de ceux qui dénoncent la Turquie et son éventuelle adhésion à l'Union européenne, même s'il est vrai que le régime actuel n'est pas simple et qu'il ne faut pas accepter certaines choses. Nous devons néanmoins consentir cet effort.

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