Intervention de Szymon Szynkowski vel Sęk

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Szymon Szynkowski vel Sęk, membre de la commission des affaires européennes de la Diète de la République de Pologne :

(interprétation du polonais). Je suis président de la commission des affaires européennes et membre du groupe d'amitié Pologne-Allemagne de la Diète de Pologne, et je suis à l'origine d'un avis de la Diète sur les questions migratoires qui, en une seule page, aborde quatre points essentiels. Tout d'abord, nous sommes sceptiques à l'égard du mécanisme de relocalisation établi en septembre 2015, même si les décisions prises seront naturellement appliquées à condition que certaines conditions de sécurité soient remplies. Selon nous, ce mécanisme n'est pas le moyen adapté pour résoudre la crise migratoire actuelle.

Ensuite, nous sommes critiques quant à l'avenir de ce mécanisme, qui présente un problème logistique : seuls 160 000 migrants seraient concernés, alors que l'échelle du phénomène est bien plus vaste et que le problème prend sa source hors d'Europe – c'est donc là qu'il devrait être résolu. Dans ces conditions, nous sommes tout à fait opposés à l'établissement de ce nouveau modèle de redistribution des migrants et des réfugiés.

Le troisième point exprime une attente : nous souhaitons que la politique d'accueil des réfugiés en Pologne repose sur des critères très stricts. Voici des années que la Pologne accueille des réfugiés de divers pays, et nous disposons de nos propres mécanismes d'accueil, qui privilégient la protection des groupes les plus défavorisés – familles, femmes accompagnées d'enfants ou encore minorités religieuses. Dans sa résolution, la Diète souhaite que ces critères s'appliquent également au cours de la crise actuelle.

Enfin, nous avons l'obligation morale d'accorder une aide humanitaire aux pays en conflit et à leurs voisins – chacun en conviendra, indépendamment de nos divergences de points de vue sur la crise migratoire. Certes, la solidarité européenne est indispensable, mais il ne faut pas entendre le principe de solidarité comme une obligation faite à chaque État, y compris la Pologne, d'être entièrement d'accord sur les solutions à apporter à la crise migratoire, qui touche davantage les grands États européens. En 2004, lorsque la Pologne a adhéré à l'Union, les conceptions du terme « solidarité » divergeaient également ; le marché du travail allemand a été fermé aux citoyens polonais pendant sept années, et le marché français pendant quatre ans. Ce n'est pas un reproche, mais nous ne nous sommes pas réjouis de cette situation. Ce qui importe, c'est le contexte qui a conduit l'Allemagne et la France à prendre de telles décisions. Il en va de même aujourd'hui : nous devons tenir compte du contexte et de la voix de l'opinion publique polonaise, qui n'accepterait pas que notre politique d'accueil des réfugiés et des migrants soit plus ouverte qu'elle ne l'est déjà.

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