Intervention de Laurent Degallaix

Réunion du 28 septembre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Degallaix :

Je tiens à saluer la qualité du travail accompli par les rapporteurs, car il est toujours valorisant pour le travail parlementaire d'évaluer les lois que nous adoptons.

S'agissant de la loi ESR, le groupe Union des démocrates et indépendants ne nourrissait que peu d'illusions quant aux avancées permises par ce texte. Bien en deçà de ce qu'exige la situation que nous connaissons, cette loi s'est bornée à l'adoption de mesures techniques dont l'objet principal était de défaire ce qui avait été réalisé sous la précédente législature. Pourtant l'enseignement supérieur se trouve à la croisée d'enjeux fondamentaux : conditions de la réussite des étudiants, ambition pour la recherche et l'enseignement supérieur, compétitivité économique, rayonnement international de notre pays.

Trois ans après l'entrée en vigueur de cette loi, votre rapport brosse un panorama à peu près complet des mesures adoptées et présente celles qui restent en suspens. De nombreux rapports étaient prévus par ce texte, vous en dressez d'ailleurs la liste exhaustive. Or, force est de constater que chacun d'entre eux soulève de véritables questions, qui, pour la plupart, devront être à nouveau être tranchées par voie législative. À ce titre, peuvent être cités la sélection et la formation des médecins, le déroulement de carrière et la formation des enseignants-chercheurs ainsi que les inégalités sociales.

S'agissant de la réussite étudiante, à laquelle une partie du rapport est consacrée, on constate que les dérives de l'outil d'admission postbac (APB) n'ont malheureusement pas été corrigées par la loi ESR. Vous considérez qu'il s'agit d'un outil dénaturé, et le ministre lui-même appelle une amélioration permettant une meilleure information sur les taux de réussite potentielle.

L'orientation constitue un défi et l'université de Valencienne, que je connais bien, n'est pas épargnée par l'échec, notamment en première année puisque le taux d'étudiants validant leur licence en trois ans s'élève à peine à 35 %. Préconisez-vous de donner suite à la proposition de la stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) d'expérimenter une nouvelle forme d'orientation dans les années à venir ?

Par ailleurs, le rapport indique qu'un projet de loi devrait ouvrir la voie à la sélection pour l'accès au master, pouvez-vous nous fournir des informations supplémentaires ?

Enfin, alors que les derniers chiffres du chômage font état d'une situation particulièrement dégradée du marché de l'emploi, quelles sont, selon vous, les priorités susceptibles de rapprocher l'enseignement supérieur de l'entrée des jeunes dans la vie active ? Pour mémoire, je rappelle que, d'après l'Association pour l'emploi des cadres (APEC), à peine 60 % des bac +5 de la promotion 2014 étaient en poste moins d'un an après l'obtention de leur diplôme.

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