Intervention de Laurent Wauquiez

Séance en hémicycle du 11 octobre 2016 à 21h30
Modernisation développement et protection des territoires de montagne — Après l'article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Wauquiez :

J’ai beaucoup de respect pour les positions des uns et des autres, et pour la franchise avec laquelle le ministre s’est exprimé. Cependant, il faut bien admettre que le serpent se mord la queue. Actuellement, un opérateur dont un demi-bout de barre fonctionne sur la place d’un village bloque tout le monde : dès lors que le village est considéré comme zone grise, on ne peut plus intervenir, compte tenu des critères de la Commission européenne et des plans mis en place par le Gouvernement.

Je suis bien placé pour le savoir : dans ma région, nous avons dû nous battre comme des diables pour parvenir à identifier quelques zones blanches répondant aux critères. Du fait de ce système, les opérateurs s’arrangent pour couvrir de manière pitoyable des demi-bouts de territoires, et ils ne mutualisent pas.

On nous dit à présent qu’il faut choisir entre deux stratégies, mais cela fait des années que l’on teste la voie de la concertation. Et cela fait des années que les opérateurs nous amusent, chacun prétendant qu’il a le meilleur réseau. Cela fait des années que nous-mêmes, au sein de l’Association nationale des élus de montagne, nous annonçons un nouveau plan extraordinaire d’Orange, de SFR ou d’un autre encore, lequel nous explique que la situation va miraculeusement s’améliorer du jour au lendemain.

Or rien ne bouge, même si nos compatriotes voient les plans gouvernementaux se succéder. La concertation, nous l’avons expérimentée. J’ai tendance à penser que pour négocier avec ces braves gens qui, en réalité, jouent la montre en attendant que le ministre change dans six ou huit mois, mieux vaux poser le pistolet sur la table et dire : « La plaisanterie a assez duré ! ».

S’ils bougent lorsque le Sénat examinera le texte, on pourra retirer cette disposition, mais je ne vois pas au nom de quoi ce ne serait pas à l’Assemblée nationale de faire le travail. Portons l’effort. Faisons monter la pression. Obligeons-les à bouger.

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