Intervention de Gilda Hobert

Réunion du 19 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilda Hobert :

Monsieur le rapporteur, votre présentation détaillée nous a éclairés sur des projets à venir. Nous constatons avec plaisir votre engagement vis-à-vis de la vie associative, qui s'est traduit par une consultation très nourrie des associations.

C'est également un plaisir de constater la détermination politique du Gouvernement en matière de sport, de jeunesse et de vie associative, illustrée par un budget de la mission en hausse de 49 % en deux ans. Au sein du budget, la jeunesse concentre les efforts les plus notables, avec des crédits jeunesse et vie associative en augmentation de 85 millions d'euros. L'accent est porté sur le service civique, dispositif qui remporte un vif succès, d'autant que désormais tous les jeunes peuvent y aspirer, et non plus les seuls étudiants. Comme vous l'avez souligné, il convient de faire en sorte que, dès cet engagement, toutes les catégories sociales, jeunes décrocheurs comme étudiants, s'y côtoient.

Le sport voit les autorisations d'engagement qui lui sont allouées augmenter de 4,2 %. Une majorité des crédits accordés sont à destination des fédérations sportives et des associations nationales agréées de jeunesse et d'éducation populaire, qui portent un message d'universalité plus que jamais indispensable à notre société. La démocratisation de la pratique sportive est l'un des combats menés par les ministres Patrick Kanner et Thierry Braillard. Des opérations comme « Citoyens du sport » ou « J'apprends à nager » attestent d'une volonté d'accompagner, aux côtés des pratiques de haut niveau, l'ouverture à tous du sport, grâce aux associations dont l'apport à l'enjeu de société qu'est la cohésion sociale n'est plus à prouver.

Par essence, le sport est porteur de valeurs humanistes, de fair play, d'entraide et d'abnégation à travers la compétition. Aussi ne peut-on qu'approuver la lutte contre le dopage, ventilée aux crédits de l'action 3 consacrée à la prévention par le sport et à la protection des sportifs. Le financement de l'AFLD est largement abondé, pour atteindre 8,5 millions d'euros. Après les récentes affaires qui ont encore frappé le sport olympique, l'intransigeance fait loi pour que le sport français à tous ses niveaux soit exemplaire.

L'exemplarité, voilà un terme qui pourrait qualifier le travail des associations. Or, malgré un soutien sans faille du Gouvernement, celles-ci souffrent, nous le voyons dans nos circonscriptions, qu'elles soient rurales ou urbaines. Nous devons leur témoigner toute notre attention et leur renouveler sans cesse notre confiance.

Les associations dépendent beaucoup des financements publics. Même si la baisse des dotations de l'État impacte leurs moyens d'action, reconnaissons la valeur ajoutée de certains dispositifs d'aide, telle la bienvenue prime à l'embauche. Ce dispositif remporte un succès certain, mais est-il à même, et le FONJEP avec lui, de permettre la pérennisation des emplois ainsi créés ?

Les difficultés sont nombreuses à ponctuer la vie du monde associatif, auquel je suis personnellement très attachée. C'est grâce à son engagement que nos quartiers, nos communes, nos territoires sont animés. La loi NOTRe a d'ailleurs renforcé la compétence des collectivités locales en matière de soutien aux associations, compétence qui mériterait d'être soutenue par des efforts concrets. Notre appui est primordial pour pallier la stagnation, voire l'érosion des inscriptions aux activités proposées par l'éducation populaire, et cela en dépit d'une tarification au quotient familial ou des possibilités de règlements échelonnés. Tout a un coût et ce coût-là peut peser lourd dans le porte-monnaie des plus précaires.

Par ailleurs, je vous rejoins, monsieur le rapporteur, lorsque vous exhortez à la simplification des démarches administratives pour les associations. En dépit de leur bonne volonté, chacun peut constater qu'elles manquent souvent de moyens pour embaucher ou pour développer des projets. Ne pensez-vous pas qu'il faille limiter le nombre d'appels à projet, dont la complexité administrative et la technicité pénalisent les petites associations ? Alors qu'elles sont le relais des territoires et des citoyens et, à ce titre, sont porteuses d'idées, ne doit-on pas les laisser être force de proposition de manière à renouer la confiance avec les collectivités ?

Le bénévolat est très souvent gratifiant, parfois épanouissant ; il joue un rôle indispensable pour le vivre ensemble, et il faut le lui reconnaître. Mais en se complexifiant, ce rôle risque de voir s'étioler les bonnes volontés. Aussi devons-nous nous montrer vigilants et entendre leur fatigue.

Je peux témoigner que lorsque la mutualisation se pratique au moins sur certaines actions, ça marche ! Alors oui, il faut la stimuler.

Le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste ne va pas bouder son plaisir devant les efforts considérables qui marquent le budget de la mission, un budget cohérent, en hausse et plein de promesses et d'initiatives.

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