Intervention de Julie Sommaruga

Réunion du 26 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Sommaruga :

Monsieur le rapporteur, le thème sur lequel vous avez choisi d'axer votre rapport, la revalorisation du métier d'enseignant, est un thème central. Central, car ce métier passionnant est de plus en plus difficile. Sa revalorisation est donc indispensable, non seulement pour les enseignants eux-mêmes, mais également – et c'est étroitement lié – pour la réussite scolaire de nos enfants. Par conséquent, en valorisant les enseignants, on redonne de l'attractivité à leur métier, on augmente le succès des élèves, et c'est, en définitive, toute la société qui finit par en profiter. Il est donc de notre devoir d'accompagner au mieux celles et ceux qui participent à la construction de la société en transmettant leur savoir et en stimulant les compétences des élèves.

Après des années de casse à l'éducation nationale, après des années de dénigrement du métier et d'abandon des enseignants, nous savions, lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2012, qu'il y avait urgence à revaloriser ce beau métier, à le rendre plus attractif ; nous savions aussi que cette ambition mettrait quelques années à porter ses fruits. C'est dans cette perspective que nous agissons depuis 2012, en prenant des mesures concrètes, détaillées dans ce rapport, afin de moderniser et de rendre plus attractifs les métiers de l'éducation, c'est-à-dire afin de mieux accompagner mais aussi de mieux rémunérer l'ensemble des personnels de l'éducation nationale.

La première étape a consisté à redonner la priorité absolue à l'école de la République. C'est ce que nous faisons depuis 2012, la mobilisation de l'État pour l'éducation étant totale : le budget de l'enseignement scolaire a progressé de près de 8 milliards d'euros sur ces quatre dernières années.

Plus précisément, il était urgent de recréer les postes supprimés par la droite pour tenter de soulager les effectifs dans les classes et pour permettre aux enseignants de travailler dans de meilleures conditions.

Il fallait, et nous l'avons fait, remettre en place la formation initiale, supprimée par la droite, tout comme il fallait porter un effort particulier sur la formation continue : 100 millions d'euros y seront consacrés en 2017, soit 20 % de plus qu'en 2012. Nous savons néanmoins que nous devons encore améliorer cet outil déterminant pour recréer de l'attractivité et ouvrir des perspectives aux enseignants.

Il fallait enfin moderniser les carrières enseignantes et mieux les valoriser financièrement ; nous avons donc fait le choix d'améliorer la rémunération des personnels enseignants, même si nous l'avons fait dans des proportions encore insuffisantes.

Nous subissons, aujourd'hui encore, les effets de la dévalorisation du métier d'enseignant orchestrée par la droite, puisque nous nous heurtons, dans certains territoires, à une crise du recrutement et à des difficultés pour pallier le remplacement des enseignants absents. Bien que des postes aient été créés, il est parfois difficile de les pourvoir faute d'un nombre de candidats suffisant. Là encore, face à cette crise du recrutement, nous agissons sans relâche, et je me félicite que la ministre Najat Vallaud-Belkacem ait présenté un plan pour améliorer le remplacement des professeurs absents.

Rendre plus attractifs les métiers de l'éducation nationale passe donc au premier chef par leur revalorisation, laquelle s'opère en faisant bénéficier les personnels d'une formation efficace et d'une juste reconnaissance de leur engagement. Même si c'est un travail de longue haleine, qui nécessite encore des efforts et de nouvelles évolutions, les premiers résultats sont là : cette année, le nombre d'étudiants faisant le choix du métier d'enseignant a augmenté, et c'est une bonne nouvelle pour les enseignants, pour les élèves, pour les parents et pour tous ceux qui agissent pour l'avenir de notre école de la République.

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