Intervention de Annie Genevard

Réunion du 26 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Merci à notre rapporteur pour son travail. Il a choisi de traiter la contribution du cinéma au rayonnement de la France à l'étranger. Il est vrai qu'un cinéma français qui rayonne est un cinéma au service de l'attractivité de notre pays. C'est aussi un produit d'exportation, un peu particulier, au service de notre diplomatie économique et culturelle.

Le cinéma français est le deuxième cinéma mondial en recettes, en nombre de spectateurs et en récompenses internationales. Il y a là incontestablement un motif de fierté, dont vous soulignez toutefois à juste titre, Monsieur le rapporteur, la fragilité, si l'on songe au triste exemple du cinéma italien, qui semblait insubmersible. Je note d'ailleurs avec intérêt que ce qui fait le succès du cinéma français a inspiré le projet de loi italien actuellement en cours d'examen ; c'est aussi un motif de satisfaction, qui renforce nos choix stratégiques en la matière.

J'ai également noté avec satisfaction la place qu'occupe le cinéma d'animation, qui est à la fois dans le « top vingt » des meilleurs films français à l'international et dans les exportations de programmes audiovisuels : sur 201 millions d'euros, 68,6 millions concernent l'animation. Il y a là une excellence à la française résultant d'une véritable filière qu'il convient d'encourager.

Toutefois, et c'est ainsi que je comprends votre rapport, pour entretenir cette dynamique, il faut entamer une révolution de velours. Notre cinéma vit un peu sur ses acquis, sur une certaine image de la France, sur le pouvoir de séduction qu'exerce encore la génération Deneuve-Delon. Vous soulignez à quel point il faut rebattre les cartes, partir à la conquête de nouveaux publics et de nouveaux marchés. La promotion est peut-être l'un de nos points faibles : nos acteurs sont peu actifs en la matière, contrairement à leurs homologues américains, dont les contrats intègrent obligatoirement cet aspect.

Vous soulevez également des problèmes de fond, notamment sur la nécessité de s'adapter aux évolutions des pratiques numériques, sujet crucial, devenu presque un marronnier au cours de cette législature, qui n'a pas conduit de réforme véritablement audacieuse en la matière. Il faudra reposer la question de la chronologie des médias, de l'articulation de notre modèle avec la concurrence des plateformes, du financement de la création, qui sont une des clés de l'avenir du cinéma en général – et pas seulement de son développement à l'international.

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