Intervention de Jean-Noël Carpentier

Réunion du 22 février 2017 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Carpentier :

Je salue à mon tour la présidence de Patrick Bloche durant cette législature. Avec l'ensemble du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste, nous avons apprécié, monsieur le président, le ton que vous avez su donner à nos débats. Personnellement, j'ai changé de commission au cours de la législature et je peux vous dire que je ne regrette pas une seconde le choix que j'ai fait. J'étais ravi d'être avec vous.

Au nom de mon groupe, mais aussi en tant que membre du comité de suivi, je tiens à dire que j'ai, moi aussi, apprécié l'ambiance de travail impulsée par le président Durand.

Grâce à l'audition de nombreux acteurs, nous avons pu bénéficier de témoignages de terrain, d'expériences pratiques, mais aussi de différents points de vue d'experts, ce qui est essentiel pour la réflexion. Le comité de suivi n'est pas un comité suiviste ni une fabrique à polémiques, ce dont souffre malheureusement trop souvent notre école.

Concrètement, le ton de ce deuxième rapport du comité de suivi diffère un peu du précédent, simplement parce qu'il montre que l'application de la loi entre peu à peu dans le quotidien des salles de classes, peut-être pas assez rapidement, mais les faits sont là.

Certes, la mise en oeuvre de tous les aspects de la loi en un seul bloc a provoqué quelques inquiétudes, certaines très légitimes. Mais, au-delà des polémiques que l'opposition parlementaire a tenté de faire grandir ces dernières années, force est de constater, sur le terrain, que les mesures s'appliquent. En dehors de la réforme des rythmes scolaires, qui a été mal conduite, nombre de mesures s'appliquent de bonne manière et se corrigent naturellement lorsque le besoin s'en fait sentir.

Beaucoup d'acteurs de terrain expriment leur accord sur nombre d'entre elles. Ces avancées sont possibles grâce à l'implication des enseignants et parce que le budget de l'éducation est devenu le premier budget de l'État. Cela se voit au quotidien. La création massive de nouveaux postes a permis de faire face à la poussée démographique et d'accueillir de nombreux enfants porteurs de handicap. Notre école va vers plus d'inclusion. Elle a aussi permis de donner la priorité au primaire et de mettre en place des dispositifs novateurs, comme « Plus de maîtres que de classes ».

Pour autant, je reste convaincu qu'il faut envisager encore d'autres mesures pour faire baisser de manière beaucoup plus significative le nombre d'élèves par classe. Cette donnée est indispensable pour pouvoir s'occuper individuellement des enfants et assurer leur réussite.

Pour ce qui est de la formation des enseignants, le rapprochement du monde de la recherche et du monde de l'enseignement dans les ESPE procure de belles opportunités. J'émettrai néanmoins un bémol concernant la formation continue, qui reste globalement insuffisante.

Enfin, concernant la valorisation du métier d'enseignant, les choses ont avancé et même s'il y a encore des efforts à faire, les enseignants, à la fin de ce quinquennat, sont mieux formés, mieux payés et mieux considérés. De ce point de vue, nous sommes loin des projets de vaches maigres que nous promettent la droite et François Fillon si, par malheur, il venait à gagner l'élection présidentielle.

Au final, la série de mesures impulsées par la loi pour la refondation de l'école permet d'améliorer les choses. Pour autant, la récente enquête internationale PISA sur les résultats scolaires montre que le temps de la réforme est long et que du chemin reste à parcourir pour que tous nos enfants réussissent leur projet.

Après cette expérience au sein du comité de suivi, j'ai acquis la conviction que notre système scolaire avait un défi important à relever et que la loi n'avait pas suffisamment pris en compte celui d'être un système moins centralisé, moins bureaucratique. Il faut être davantage attentif aux innovations, faire davantage confiance aux acteurs de terrain que sont les enseignants et les parents. Il faut aussi, tout en veillant à l'égalité républicaine, qui est fondamentale, accorder plus d'autonomie d'action aux collectivités territoriales et aux établissements scolaires pour mieux répondre aux spécificités du terrain et de chaque élève.

Enfin, il faudra certainement envisager de véritables passerelles structurelles et pédagogiques entre le primaire et le secondaire.

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