Intervention de Anna Maria Corazza Bildt

Réunion du 13 octobre 2015 à 17h15
Commission des affaires européennes

Anna Maria Corazza Bildt, Groupe du Parti populaire européen :

Comment accueillir avec humanité les réfugiés qui arrivent à nos portes ? Cette question est au premier rang des préoccupations du groupe PPE. Une approche globale de la question des migrations est nécessaire : il faut mettre un terme à la guerre en Syrie et à la déliquescence de la Lybie, et renforcer la politique étrangère et de défense commune. Mais, avant cela, notre devoir fondamental, même si nous ne pouvons accueillir tout le monde en Europe, est de sauver les vies de ceux qui s'y risquent. J'ai guidé la délégation de la commission LIBE qui s'est rendue à Lampedusa et auprès des missions Triton et Mare sicuro en Méditerranée, et je reviens de Bodrum, en Turquie, là d'où, chaque nuit, des milliers de personnes risquent leur vie pour parvenir sur nos côtes. Ces opérations sont efficaces mais insuffisantes et elles doivent être renforcées, surtout en Méditerranée orientale.

Mais les secours en mer, aussi indispensables qu'ils soient, ne font pas une politique. La question que nous devons nous poser est : pourquoi tant de gens veulent-ils venir en Europe ? Au moment où ils arrivent aux frontières de l'Union européenne, il est très important de les enregistrer. Nous devons contrôler nos frontières et renforcer notre combat contre les trafiquants d'êtres humains. Je suis à ce sujet en désaccord avec vous, madame la présidente : je considère pour ma part que combattre les trafiquants, ce n'est pas combattre les migrants mais les protéger de criminels qui les exploitent.

Il faut aussi mettre en pratique les règles communes existantes, en particulier celles qui concernent l'asile ; or, les États membres ne le font pas. Aussi, je demande à l'Assemblée nationale française de faire tout ce qui est en son possible pour que les 28 États membres assument, tous, leur responsabilité, qui est d'accueillir les réfugiés avec humanité, selon les dispositions qui régissent le droit d'asile, en les distinguant des migrants économiques, auxquels doivent s'appliquer les normes et procédures communes figurant dans la directive relative au retour des immigrants en séjour irrégulier au sein de l'Union européenne.

Êtes-vous d'accord avec notre ligne, qui est de passer d'un système volontaire d'accueil des réfugiés à un système obligatoire de quotas ? Le nombre de 160 000 migrants sur lequel l'accord s'est fait n'est pas suffisant. Il faut aussi mettre en oeuvre le plan d'action que nous venons de lancer avec la Turquie, et soutenir davantage les efforts de ce pays en faveur des 2 millions de personnes actuellement réfugiées sur son territoire.

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