Intervention de Juan Fernando López Aguilar

Réunion du 13 octobre 2015 à 17h15
Commission des affaires européennes

Juan Fernando López Aguilar, Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates :

Notre groupe soutient une approche globale, c'est-à-dire une politique de l'immigration conjuguée à une gestion européenne des frontières et, bien sûr, au respect des droits de l'homme. Il faut appliquer sans faillir les principes de solidarité et de partage équitable de responsabilités entre les États membres consacrés par l'article 80 du traité sur le fonctionnement de l'Union, et aussi réviser le règlement Dublin II en prévoyant la répartition et la réinstallation obligatoires des réfugiés. Le droit d'asile doit être reconnu comme un droit individuel, et les demandes être soumises, à ce titre, à un examen individuel. Et pour que l'Union européenne participe autant qu'elle le doit aux sauvetages en mer, il faut augmenter le budget prévu à cet effet en 2016.

Enfin, on connaît les raisons des migrations illicites : la pauvreté, les inégalités, les injustices, les conflits armés. Il faut donc établir des corridors humanitaires – des voies d'accès sûres et légales – mais aussi s'assurer que l'Union européenne a une politique commune des réfugiés et qu'elle favorise leur intégration dans le marché du travail, ainsi que l'immigration régulière.

M. Charles de La Verpillière, co-rapporteur sur les politiques européennes en matière de lutte contre l'immigration irrégulière au regard des migrations en Méditerranée. L'agence Frontex a rendu publics aujourd'hui les chiffres des migrations vers l'Union européenne en 2015. On y apprend que depuis le début de l'année jusqu'au 30 septembre, 710 000 migrants sont entrés en Europe ; ils étaient 282 000 en tout en 2014. Cette crise migratoire est un défi considérable pour l'Europe et sa solution sera nécessairement européenne. Je mettrai l'accent sur les mesures que le groupe Les Républicains souhaite voir prises par l'Union européenne et appliquées.

Il faut d'abord traiter les demandes d'asile le plus en amont possible – c'est-à-dire en Afrique et en Turquie ainsi qu'en Libye quand l'ordre y aura été rétabli – avant le franchissement de la Méditerranée, pour distinguer réfugiés et migrants économiques et permettre un retour plus rapide et plus facile vers les pays d'origine si la demande d'asile est rejetée. Dans cet esprit, le groupe Les Républicains salue la création des hot spots, dont le premier a été ouvert sur l'île de Lesbos, et souhaite que l'Union européenne approfondisse ses relations diplomatiques avec les pays d'origine et de transit pour faciliter les retours. Nous sommes aussi favorables à l'harmonisation des règles de traitement des demandeurs d'asile et à l'établissement à cette fin d'une liste commune des pays sûrs. Nous souhaitons enfin le renforcement de la lutte contre les trafiquants d'êtres humains et pour cela la création des instruments juridiques permettant la saisie et la destruction des embarcations des passeurs.

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