Intervention de François Lamy

Séance en hémicycle du 21 mars 2013 à 15h00
Débat sur la politique de la ville et la rénovation urbaine

François Lamy, ministre délégué chargé de la ville :

Il faut aussi travailler, j'en suis convaincu, à des mécanismes plus souples entre contingents préfectoraux et municipaux et réfléchir à des dispositifs de mutualisation interbailleurs ; peut-être, expérimenter la déconnexion entre financeurs et attributaires ; renforcer la qualité de gestion du patrimoine HLM. Cela nous permettra également d'apporter des solutions à la surreprésentation de populations issues de l'immigration et principalement des primoarrivants.

Je n'accepterai jamais l'effet de sas et la spécialisation de ces quartiers. On ne peut continuer dans cette logique qui veut qu'une famille en difficulté quittant un quartier soit automatiquement remplacée par une autre famille encore plus en difficulté.

S'agissant des zones franches urbaines, j'attends le rapport de M. Sordi et de M. Jibrayel, dont on me dit qu'il devrait plaider en faveur de la poursuite d'un dispositif auquel le précédent gouvernement avait décidé de mettre fin à la fin de 2014. J'ai proposé, et le comité interministériel des villes en était d'accord, une évaluation du dispositif par le Conseil économique, social et environnemental. Un rapport tant quantitatif que qualitatif devrait être rendu dans les prochains mois. Le Gouvernement sera alors en mesure de prendre les bonnes décisions dans un contexte budgétaire certes contraint. Si un nouveau dispositif prend corps, il devra comporter des obligations plus contraignantes pour les collectivités en matière d'accueil des entreprises. Je pense à des objectifs de sécurisation, de désenclavement de ces quartiers, à l'ensemble des conditions qui permettent à une entreprise de s'installer. Je souhaite qu'il y ait un dispositif particulier en faveur du maintien ou de l'implantation des commerces de proximité dans les quartiers populaires : l'enjeu est primordial.

Vous l'aurez compris, mesdames et messieurs les députés, mon objectif, avec cette réforme, est bien de résorber les ghettos, de combattre les concentrations de pauvreté qui minent la cohésion sociale et territoriale de notre pays, et d'abattre les barrières mentales qui réduisent encore bon nombre de nos compatriotes français et étrangers à être des citoyens de seconde zone, relégués dans des territoires de seconde zone.

La réforme de la politique de la ville ne résoudra évidemment pas tout ; mais elle traduit la volonté du Gouvernement de rétablir l'égalité républicaine dans ces quartiers, car il y a urgence. C'est un acte fort de reconnaissance. Nous avons besoin de redonner espoir à ces millions de Français qui désespèrent de ne pas être considérés comme des citoyens à part entière. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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