Intervention de Frédéric Cuvillier

Séance en hémicycle du 12 juin 2013 à 21h30
Débat sur la politique maritime de la france

Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche :

Tant mieux ! Cette conquête nécessaire consiste à faire partager à la nation et à tous ses représentants la conscience de l'enjeu maritime auquel est confronté notre pays en ce XXIe siècle.

Le Président de la République a voulu mettre au coeur de son mandat la nouvelle économie maritime, une politique maritime qui soit respectueuse des trois piliers du développement durable : l'économie, le social, l'environnement. Il a souhaité rendre concrète sa volonté de faire de la France un leader dans la définition d'une politique maritime intégrée. Il s'agit d'articuler, de mettre en cohérence des politiques touchant à la mer qui étaient jusqu'alors beaucoup trop éclatées, cloisonnées, pensées séparément, mises en oeuvre par des acteurs insuffisamment coordonnés.

Il s'agit désormais de concilier au mieux les différents usages de la mer – richesse à protéger, richesse à développer, environnement fragile qui doit être résolument protégé, gisement de croissance, gisement d'emplois, bref une mer qui doit être mieux exploitée.

La mer, cela a été dit, c'est tout à la fois l'environnement marin, le transport maritime, les ports et leurs enjeux, la pêche maritime, l'aquaculture, les loisirs, la plaisance, la construction navale, les énergies marines, renouvelables ou non. La mer, c'est également la prévention des risques, le tourisme littoral, la recherche maritime.

La liste est longue. Elle démontre la diversité de ces enjeux, de ces activités, qui peuvent parfois être contradictoires : la mer est aussi un lieu de conflits d'usages. Cela nous impose de nous dépasser pour relever le défi, ce défi partagé qui concilie parfois ces contradictions, dont nous souhaitons faire des complémentarités.

Je souhaite souligner à cet instant la démarche qui est la nôtre et qui, j'ai cru le comprendre, est partagée, de nous inscrire dans la cohérence initiée timidement par l'Europe dès 2007. L'Union européenne a confirmé au cours des dernières présidences, notamment la présidence chypriote avec la fameuse déclaration de Limassol du 8 octobre 2012, cette ambition de construction d'une politique maritime intégrée.

Il y a encore beaucoup à faire, mais le chemin est tracé et la France s'y est engouffrée. La France a salué cette initiative : ambitieuse, elle s'articule autour de différents thèmes au niveau européen, qu'il s'agisse de l'aquaculture, des énergies marines renouvelables, des extractions minérales, du tourisme ou des biotechnologies bleues.

Relever le défi maritime, disais-je : il est de taille, particulièrement pour la France. Vous avez, les uns et les autres, cité les chiffres et rappelé les enjeux : forte de 11 millions de kilomètres carrés, la France aura demain peut-être la première surface maritime au monde. Mais il y a aussi 300 000 emplois directs, qui sont bien évidemment au coeur de notre préoccupation, 900 000 emplois indirects au total, 52 milliards de chiffre d'affaires, 565 ports, 360 millions de tonnes de fret, 30 millions de voyageurs et tant d'autres activités…

L'enjeu est donc majeur, et je félicite particulièrement les parlementaires du groupe GDR, notamment les ultramarins, d'avoir permis ce débat. Nos échanges de cette séance nocturne, qui n'est pas finie, madame la présidente,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion