Intervention de Isabelle Giordano

Réunion du 19 juin 2013 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Isabelle Giordano, directrice générale d'Unifrance :

Unifrance se joint avec force et conviction à ce beau combat pour l'exception culturelle.

L'exception culturelle telle qu'elle est vécue en Europe, les experts d'Unifrance constatent qu'elle concerne en réalité tous les pays du monde. Aujourd'hui, sur les écrans péruviens, argentins, brésiliens, chinois, japonais, c'est Iron Man III que l'on peut voir. Comme Radu Mihaileanu, j'apprécie le cinéma américain, mais force est de constater que la position des films français et européens est fragilisée, à plus forte raison dans le contexte de révolution numérique.

Se battre pour l'exception culturelle en Europe, c'est aussi se battre pour nos films partout dans le monde. Aujourd'hui, on ouvre des dizaines de salles en Chine, on construit douze multiplexes dans les grandes villes d'Afrique, et, pourtant, il y a moins de diversité.

Claude-Éric Poiroux l'a dit, la situation est inquiétante en Espagne, en Italie, au Portugal. Or le modèle français montre que, avec plus de régulation, il est possible de défendre les cinématographies nationales. Il ne s'agit pas, bien entendu, de bomber le torse : le modèle est adaptable. En Corée, par exemple, où l'on s'en est inspiré, on produit beaucoup de très beaux films.

C'est bien mal connaître le cinéma et la culture en général que d'accuser la France d'être « anti-mondialisation ». Tous les intervenants l'ont dit ce matin : la France est forte sur le plan international. Nos films sont admirés. Nous avons de grands talents. Les meilleurs studios américains, d'ailleurs, font appel à nos réalisateurs, à nos acteurs, ainsi qu'aux artistes formés par nos écoles d'animation. Et nous sommes d'autant plus forts que nos alliés sont MM. Weinstein, Spielberg et Lucas.

Je suis très intéressée par l'idée d'un centre européen du cinéma, dont il a été question. En tout cas, nous pouvons envoyer ce message à M. Barroso : la France n'est absolument pas contre la mondialisation puisqu'elle est présente partout dans le monde.

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