Intervention de Florence Gastaud

Réunion du 19 juin 2013 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Florence Gastaud, déléguée générale de l'ARP, Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs :

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, financé par la région du Latium, par Canal+ et par des fonds de soutien français, est un bel exemple de coproduction européenne. Dans le cas d'espèce, il serait selon moi normal que la région qui finance le film exige que certaines dépenses se fassent sur son territoire, afin que cet argent public serve au développement économique local et aux industries de la création présentes sur place.

Pour autant, cela n'empêche pas la création européenne. Woody Allen est à ce titre le meilleur défenseur de l'identité européenne, lui qui tourne des films dans toutes les villes d'Europe en y portant son regard critique de juif new-yorkais et en recourant à des financements européens. La localisation des aides n'est pas un frein, bien au contraire. Notre réflexion doit porter sur la manière de les agréger entre elles.

Les industries techniques du cinéma en Europe ont connu une période très difficile pendant quatre ou cinq ans du fait de leur conversion au numérique. Elles s'en sortent plus ou moins bien. En France, leur survie tient à un fil. Si les aides publiques ne peuvent plus être localisées à leur profit, le danger est considérable.

S'agissant de la circulation des oeuvres en Europe et de l'expérience de la Commission européenne évoquée par Brahim Chioua, l'ARP a apporté sa contribution avec des films européens, l'idée étant d'organiser la sortie d'un film simultanément dans les salles de nombreux territoires et de rapprocher la date de sortie en vidéo à la demande de la date de sortie en salle. Notre objectif est d'associer les salles à une réflexion réunissant les distributeurs, les vendeurs, les agrégateurs de vidéos à la demande et les plateformes, tant au niveau européen qu'au niveau local, de manière à trouver les meilleures solutions pour diffuser les films. Jamais l'organisation de cinéastes que je représente ne voudrait porter atteinte aux salles : la salle est la première destination du film. Cela étant, nous travaillons à tout ce qui peut favoriser la diffusion des films auprès des différents publics de tous les pays.

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