Intervention de Anne-Lise Dufour-Tonini

Réunion du 11 juillet 2012 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Lise Dufour-Tonini :

Mes chers collègues, au nom du groupe SRC, je veux saluer ce plan d'urgence pour la rentrée 2012 : il est dans la droite ligne des engagements pris par François Hollande, qui mettent fin à la casse du service public de l'éducation nationale à laquelle nous assistons depuis des années. Avec ces mesures, le Gouvernement signe l'arrêt des suppressions massives de postes, véritable saignée qui a considérablement affecté et affaibli le grand service public de l'enseignement.

Renaud Dutreil, ancien ministre de la fonction publique et de la réforme de l'État l'annonçait haut et fort le 20 octobre 2007 à la fondation Concorde, dans le cadre de la conférence sur la mise en oeuvre de la révision générale des politiques publiques – RGPP : c'était à l'éducation nationale de porter l'effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Ce qui fut dit fut fait : 79 400 postes furent supprimés au cours du dernier quinquennat !

Cette déstructuration du service public de l'éducation nationale nous amène aujourd'hui à un triste constat : nous avons le plus mauvais taux d'encadrement des pays de l'OCDE, s'agissant de l'école primaire. La politique de matraquage qui a été menée ces cinq dernières années a touché les plus faibles et les plus démunis. En atteste la diminution de près de 50 % des effectifs des enseignants des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté.

De la même manière, la scolarisation des enfants de deux ans, si importante pour les milieux économiquement, socialement et culturellement défavorisés, dans les territoires en grande difficulté que nous connaissons tous, s'est trouvée divisée par plus de trois depuis 1980 ! Aujourd'hui, elle ne concerne que 10 % des enfants de cette classe d'âge.

Nous ne le dirons jamais assez : un euro économisé dans l'éducation de notre jeunesse n'est pas un bon euro !

Aujourd'hui, la justice sociale, la justice fiscale et la jeunesse sont à nouveau au coeur de l'action gouvernementale. Cette première étape est fondamentale pour redonner confiance à des enseignants bien souvent découragés par une politique brutale, injuste, qui a creusé les inégalités.

Vous le savez, monsieur le président, mes chers collègues, l'attente est énorme. Les orientations de la Lettre du ministre à tous personnels de l'éducation nationale, ainsi que les mesures qui viennent d'être rapportées dans le projet de loi de finances rectificative, se traduisent par l'injection, en urgence, de 89 millions d'euros pour la rentrée de septembre : 1 000 postes dans le premier degré, 1 500 auxiliaires de vie pour accompagner les élèves en situation de handicap, 2 000 assistants d'éducation. Toutes ces mesures constituent la première pierre de la refondation de notre école, de notre service public de l'enseignement. Comme le rappelait fort justement M. le président de l'Assemblée nationale lors de son discours d'investiture, le service public de l'enseignement constitue le patrimoine de ceux qui n'ont rien.

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