Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 3 juillet 2013 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Incontestablement, le métier d'enseignant a changé. Après le rapport « Les communes et l'école de la République » de décembre 2008, dans lequel la Cour avait montré la pertinence du projet de création des établissements publics de l'enseignement primaire et le manque de statut des directeurs d'école, après le rapport « L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves » de mai 2010, qui a montré le lien entre accroissement des écarts entre élèves performants et élèves moins performants et origine sociale, ainsi que l'importance du socle commun de connaissances et de compétences, le rapport d'aujourd'hui, « Gérer les enseignants autrement », montre l'incapacité de l'éducation nationale à prendre en compte les élèves en difficulté et l'insuffisance des réponses quantitatives, comme celle qu'apporte le Gouvernement pour tenir une promesse électorale.

Selon M. Yves Durand, la formation de nos enseignants va être améliorée grâce aux ESPE, à condition toutefois qu'elles ne retombent pas dans l'erreur du pédagogisme qui a caractérisé les instituts universitaires de formation des maîtres – IUFM. Bien évidemment, nous sommes favorables à davantage de formation professionnelle et à ce que nos enseignants soient suffisamment formés pour aller devant les classes.

L'embarras du même Yves Durand, qui ne souhaite pas faire de polémique, était très perceptible au sujet du rapport. Il faut dépasser cela pour nous mettre au service des enfants qui en ont besoin. Le rapport démontre que la réforme précipitée de l'école est passée à côté de l'essentiel : valoriser le métier d'enseignant par la redéfinition des services et des rémunérations, ce que nous disons depuis très longtemps à l'UMP. La loi de refondation de l'école n'a donc de refondation que le nom.

J'ai apprécié les nombreuses références à l'Ontario, où j'ai pu constater que l'enseignement des sciences revêt une importance capitale, d'abord dans la formation des enseignants puis à l'école. Cet enseignement permet d'éviter cette hésitation que connaissent nos étudiants en France à s'engager dans les voies scientifiques et technologiques.

Vous avez évoqué l'étanchéité entre le premier et le second degré en parlant d'école du socle. Je souhaiterais que l'on puisse aller au-delà de cette expérimentation, notamment avec la bivalence dans les premières classes du collège, notamment dans les établissements du réseau ÉCLAIR – Écoles, collèges et lycées pour l'ambition et la réussite. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

L'isolement de l'enseignant, auquel on remédie au Canada par le travail en groupe, qui existe dans notre code de l'éducation mais a du mal à être mis en oeuvre, et l'existence de postes à profil dans certains enseignements spécialisés révèlent que nous n'avons pas suffisamment la culture de l'évaluation en France. Ne faudrait-il pas adopter résolument une évaluation qui prendrait en compte non seulement l'enseignement, mais aussi la classe et l'établissement entier ?

Selon vous, le regroupement des élèves pourrait-il être une solution à l'éparpillement des postes ? Je sais que les maires souhaitent défendre l'école dans leur commune et que l'Association des maires de France se montre réticente à une telle proposition. Pourtant, la mise en commun de projets d'école et de direction d'école serait susceptible d'éviter ce genre de phénomène. Pour les collèges et les lycées proposant de multiples options ne permettant pas aux enseignants d'assurer un service complet, donc d'être efficaces et épanouis, ne faudrait-il pas revoir et le recrutement de ces enseignants et les projets d'établissement ?

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