Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 3 juillet 2013 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Le rapport émet une analyse juste qu'il fallait entendre. Pour le groupe écologiste, les préconisations vont dans le bon sens et constituent une base pour poursuivre la refondation de l'école engagée avec la loi que nous venons de voter. Toutefois, on ne peut pas s'exonérer d'un vrai débat politique sur le métier d'enseignant ouvert à l'ensemble des acteurs de la vie éducative, y compris les syndicats, les parents et les représentants du monde médico-social concernés par la scolarisation des enfants handicapés.

Être enseignant aujourd'hui, ce n'est pas simplement transmettre des savoirs dans une salle de classe, c'est apprendre à apprendre. Que ce métier soit toujours régi par des décrets de 1950 témoigne de l'obsolescence de notre vision de la fonction. Le débat que les écologistes demandent depuis longtemps permettrait de redéfinir l'ensemble des tâches qui composent le métier d'enseigner et de les intégrer aux missions officielles.

Autre question fondamentale soulevée par le rapport, l'adaptabilité de l'enseignement à chaque territoire, à ses élèves et à leurs spécificités. Il faut autoriser les expérimentations pédagogiques, réfléchir à l'évolution des recrutements et envisager de les adapter aux besoins territoriaux, donc réviser en profondeur la carte scolaire, en instaurant des zonages plus souples et gradués pour harmoniser notre politique éducative.

Vous insistez sur la nécessité d'une gestion plus efficace. L'importance de l'enjeu réclame, en effet, qu'on se penche sur la question sereinement.

Par ailleurs, la réflexion autour du métier d'enseignant est intrinsèquement liée à notre vision de la vie éducative. Les écologistes défendent une conception systémique de l'éducation intégrant l'ensemble des acteurs. Sur ce point, le rapport ne va pas assez loin puisqu'il n'aborde pas les métiers de l'éducation au sens large.

Nous pensons aussi que les projets éducatifs territoriaux sont une étape essentielle, et j'aimerais avoir votre opinion sur la manière dont ils pourraient être développés. Il faut renforcer l'articulation entre école et collège, faciliter les échanges d'enseignants entre premier et second cycle.

S'agissant des besoins des enseignants, vous mettez, à juste titre, l'accent sur deux impératifs : la formation initiale et continue – nous serons d'ailleurs extrêmement vigilants sur la mise en place des ESPE, dont le financement suscite quelques inquiétudes dans nos rangs ; la nécessaire évolution des grilles salariales pour que les enseignants français ne soient plus si mal rémunérés par rapport aux autres fonctionnaires mais également par rapport aux enseignants des autres pays de l'OCDE.

En conclusion, le rapport apporte de nombreuses idées, mais nous retenons que la redéfinition du métier d'enseignant doit être collégialement menée, dans un souci de concertation conforme à notre idée de la vie éducative.

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