Intervention de Christophe Léonard

Réunion du 25 septembre 2012 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Léonard :

Les Ardennes, mon département, présente un taux de chômage de 12 % au premier trimestre 2012, alors qu'il est de 9,6 % au niveau national. Le taux de pauvreté, à 18,6 %, y a progressé de 1,2 % les deux dernières années – c'est la progression la plus forte en France métropolitaine. Il s'agit du département le plus industrialisé de France – 17 points au-dessus de la moyenne nationale –, ce qui n'est pas sans conséquence puisque, sur les dix dernières années, il a perdu 7 700 emplois dans le secteur marchand non agricole, dont 6 500 dans l'industrie – la moitié dans le secteur automobile, en raison d'une forte présence de la sous-traitance automobile. Conséquence de tout cela, on constate chaque année une chute démographique de 0,24 %.

Pour les Ardennes, l'Europe est une réalité à la fois géographique et économique : le département, frontalier de la Belgique, est en effet au coeur de feu l'Europe des douze ; il présente une balance commerciale excédentaire de 800 millions d'euros, alors même qu'un certain nombre de ses unités industrielles se délocalisent, notamment en Europe de l'Est.

En quoi, Monsieur le Ministre, le TSCG et le pacte de croissance apportent-ils une réponse à la hauteur de l'enjeu que je viens de décrire, sachant que le Gouvernement a récupéré un « bateau ivre » – pour citer un illustre poète de mon département, Arthur Rimbaud –, avec 1 million de chômeurs en plus sur les cinq dernières années, 75 milliards de déficit commercial, 600 milliards de dettes sur cinq ans et une croissance à zéro ?

D'autre part, le TSCG est peut-être une étape nécessaire d'un point de vue monétaire et budgétaire, mais saura-t-il répondre à la nécessité d'harmonisation fiscale, sociale, environnementale, de juste échange ?

Enfin, je voudrais vous interroger sur la volonté du Gouvernement et de la France d'aller plus loin, d'ouvrir de nouvelles perspectives. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande a indiqué qu'il fallait réorienter l'Europe. Chacun sait que nous discutons à vingt-sept et que cette réorientation ne pouvait pas se faire en quinze jours, d'un claquement de doigts. Mais, si ce traité est une étape nécessaire, quelles seront les étapes suivantes ?

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