Intervention de Thierry Braillard

Réunion du 10 juillet 2013 à 14h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

Le rapport de Régis Juanico et Guénhaël Huet complète utilement celui qui a été rendu la semaine dernière. En travaillant sur différents aspects du problème, on arrive donc aux mêmes conclusions sur le sport professionnel et amateur.

Nous avons proposé qu'un pourcentage du montant des transferts entre clubs de football soit reversé – en compensation – au club formateur du joueur.

S'agissant de la proposition n° 10, citons un bon et un mauvais exemple. La Coupe du monde de rugby organisée en France en 2009 n'a rien rapporté aux collectivités, la Fédération française de rugby s'appropriant tous les gains sans rien redistribuer pour conforter les investissements dans les infrastructures. Au contraire, l'expérience du « fonds Sastre » est éminemment positive. Si on reproduit cette expérience pour l'Euro 2016, les investissements ne bénéficieront pas exclusivement aux villes qui accueillent l'événement mais au pays tout entier grâce à cet outil de mutualisation.

Dans le football, le rugby et plus largement dans tous les sports d'équipe, il faut imposer les jeunes issus de la formation sur les feuilles de match. On ne peut plus tolérer que l'équipe type de volley-ball à Cannes ne comporte aucun sportif formé dans cette ville, mais cinq personnes venant de l'Union européenne, voire d'Amérique latine. Le sport professionnel devrait amener un jeune talentueux, qui a commencé à 10 ans, à jouer un jour dans l'équipe première, au lieu de laisser la place aux mercenaires qui passent d'un club à l'autre. Une étude récente a montré que cette situation pèse sur le niveau de l'équipe nationale.

Pour aller dans le sens de votre proposition n° 15, créer un fonds d'avance dans le cadre de la Caisse des dépôts et consignations permettrait aux clubs amateurs de pallier le caractère saisonnier de leur activité. Fonctionnant sur la saison sportive – et non sur l'année civile, comme les collectivités –, beaucoup d'entre eux connaissent des problèmes de trésorerie parce que les subventions leur sont versées au mois de février ou mars, soit quasiment en fin de saison. En leur garantissant une avance sur les subventions octroyées par une collectivité, un fonds de ce type éviterait aux clubs de passer par la – coûteuse – opération Dailly.

Enfin, on a du mal à saisir dans votre rapport le rôle du CNOSF, qui devrait pourtant permettre au jeune amateur d'un excellent niveau de défendre un jour les couleurs de la France aux Jeux olympiques. Pourquoi le CNOSF n'est-il impliqué dans aucune de vos propositions ?

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